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Présidentielle en Côte d’Ivoire : la crainte du retour des violences meurtrières

Ailleurs qu'à Yopougon, tentaculaire commune de l'ouest d'Abidjan, l'affaire s'apparenterait à un banal conflit de voisinage. Le litige tourne autour d'un compteur électrique qu'Arthur est contraint de partager avec la maison d'à côté. Rien de grave en somme. Pourtant, le jeune homme, 28 ans et sans emploi, y voit bien autre chose. La confirmation d'une règle qu'il pense immuable en Côte d'Ivoire : jamais les Bétés comme lui ne s'entendront avec "ces Dioulas" d'à côté. Et pas seulement parce que les uns, issus de cette ethnie du Centre-Ouest, soutiendraient l'ancien président Laurent Gbagbo tandis que les autres, du Nord, auraient pour héraut l'actuel, Alassane Ouattara. "Non, avec eux, c'est toujours des problèmes et des palabres", résume-t-il.

D'ailleurs, la première chose qu'il a fait construire quand il s'est installé dans cette maison aux parpaings nus, c'est un mur pour que les regards ne se croisent pas trop souvent. "Je ne veux pas faire semblant. Il y a trop de haine dans mon cœur", lâche-t-il. Une haine qui vient de loin : la guerre civile de 2010-2011 et ses 3 200 morts. "Quand Laurent Gbagbo est tombé en 2011, Yopougon, réputé pour être l'un de ses fiefs, est devenue la cible des rebelles, accuse-t-il. Il y a eu des assassinats ciblés, j'ai dû enjamber des cadavres." Et il y a eu l'après. La vie sans boulot, l'impression d'être les oubliés de la croissance économique revenue.

Chacun prend ses dispositions à l'approche du scrutin

 

Alor...


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