Publicité

Présidentielle américaine: comment va se dérouler le premier débat entre Trump et Biden

Afin d'éviter tous risques de contamination au coronavirus, les interactions seront réduites à leur plus strict minimum entre les deux candidats.

À un peu plus d'un mois de l'élection présidentielle américaine, programmée le 3 novembre, la campagne s'accélère outre-Atlantique. Ce mardi soir, les deux principaux candidats à la Maison-Blanche, le républicain Donald Trump et son challenger, le démocrate Joe Biden vont s'affronter pour la première fois lors d'un débat télévisé. Pour l'occasion, des dizaines de millions d'Américains seront rivés à leurs écrans, dans un climat ultra-polarisé ne comptant que de rares indécis.

Respect des gestes barrière et restrictions

Crise sanitaire oblige, les règles du débat seront toutefois bien différentes de celles des années précédentes. Moment-clé du rendez-vous, la poignée de main entre les deux hommes n'aura pas lieu, par respect de la distanciation sociale. Pour autant, lors de l'événement qui est organisé à Cleveland dans l'État de l'Ohio, les deux hommes ainsi que le présentateur Chris Wallace, de la chaîne Fox News, ne porteront pas de masques.

Comme l'explique également CNN, afin d'éviter tous risques, les deux hommes seront disposés sur deux podiums situés aux extrémités de la scène, Donald Trump à droite et Joe Biden à gauche, tandis que le modérateur sera placé au centre.

Logiquement, le public, habituellement conséquent pour ce type d'événements, sera restreint. Frank Fahrenkopf, co-président de la Commission sur les débats présidentiels auprès du média américain, précise que seules 60 à 70 personnes seront présentes dans l'auditoire contre un millier les précédentes éditions. Melania et Ivanka Trump seront quant à elles bien au rendez-vous.

Toujours selon CNN, les "spin room", ces petits salons installés en marge de l'événement où les soutiens des candidats peuvent défendre leurs favoris après le débat, seront également supprimés en raison des conditions sanitaires.

Six thèmes brûlants

Sur le fond du débat, le programme a d'ores et déjà été communiqué, en tout cas dans les grandes lignes. Les deux hommes n'auront pas de propos liminaire. Ce sera le président actuel, Donald Trump, qui ouvrira le débat en étant le premier interrogé.

Le face-à-face, qui devrait durer 90 minutes, abordera six sujets bien distincts: l'antagonisme entre les deux hommes, quelques jours après que Biden a comparé Trump à Joseph Goebbels, la Cour Suprême, la gestion de la crise du Covid-19, l'économie du pays, le racisme et la violence dans les villes américaines et enfin l'intégrité de l'élection, alors que l'actuel locataire de la Maison-Blanche laisse planer le doute sur son départ en cas de défaite.

Joe Biden possède un nouvel angle d'attaque contre le président sortant, avec la publication ce dimanche de révélations explosives du New York Times, selon qui Donald Trump n'aurait payé que 750 dollars d'impôts fédéraux en 2016

fasse l'objet d'un test antidopage avant ou après le débat

Des millions de téléspectateurs

Malgré les restrictions, le rendez-vous reste extrêmement attendu. En 2016, le premier duel Donald Trump-Hillary Clinton avait enregistré une audience record de 84 millions de personnes: si les chiffres de mardi sont similaires, ce sera plus du triple de l'audience des discours du président et de son challenger lors des conventions républicaine et démocrate. Seul le "Super Bowl" fait mieux, avec quelque 100 millions de téléspectateurs devant ce match de football américain.

"C'est un moment unique (...), le seul moment où l'on voit les deux candidats ensemble et les deux grands partis débattre ostensiblement, hors du Congrès", souligne John Koch, professeur spécialiste des débats à l'université Vanderbilt, auprès de l'AFP.

Un impact limité sur l'électorat?

Pourtant, pour des spectateurs et internautes bombardés de publicités électorales depuis des semaines, ce duel a peu de chances d'avoir un effet déterminant sur le scrutin du 3 novembre, soulignent les analystes. Tous rappellent comment l'ex-Hillary Clinton avait été jugée gagnante des trois débats en 2016 - avant de perdre finalement l'élection.

Cette déconnexion entre la prestation des candidats et l'issue du scrutin ne date pas de l'ère Trump: le démocrate John Kerry avait aussi été donné vainqueur face au président sortant George W. Bush en 2004, en vain.

La dernière fois qu'un débat a pesé sur les sondages remonte à 1984, avec une boutade de Ronald Reagan - alors le plus vieux président américain à 73 ans - sur "la jeunesse et l'inexpérience" de son rival, l'aidant à remporter le scrutin.

Article original publié sur BFMTV.com

Ce contenu peut également vous intéresser :