Présidentielle américaine: comment va être désigné le remplaçant démocrate de Joe Biden?

Et maintenant, l'inconnu. Qui affrontera Donald Trump en novembre lors des élections présidentielles américaines? Le démocrate Joe Biden a annoncé le retrait de sa candidature ce dimanche 21 juillet, avant d'apporter son soutien à son actuelle vice-présidente Kamala Harris. L'ancienne procureure de Californie a déclaré compter "remporter l'investiture" démocrate et entend battre le milliardaire républicain dans moins de quatre mois.

À ce stade, sa candidature n'est pas assurée. Certes, Kamala Harris a reçu des dizaines de soutiens d'élus et figures du Parti démocrate en quelques heures après l'annonce de Joe Biden. Mais elle sera candidate seulement si la convention du Parti démocrate, qui doit se tenir du lundi 19 au jeudi 22 août à Chicago, le décide.

"Dans les prochains jours, le Parti va entreprendre un processus transparent et discipliné pour aller de l'avant, en tant que Parti démocrate uni, avec un candidat qui peut battre Donald Trump en novembre", a écrit dans un communiqué Jaime Harrison, le patron du Parti démocrate.

Le choix de 3.936 délégués du Parti démocrate

Qu'importe le processus qui sera mis en place, ce sont les 3.936 délégués du Parti démocrate qui seront présents à la convention qui décideront du ticket de leur camp. Initialement, ce vote devait être un plébiscite pour Joe Biden: aucun démocrate de son calibre n'avait osé se présenter contre lui lors des primaires de son parti. Il avait ainsi obtenu 3.896 délégués.

Maintenant que l'octogénaire a jeté l'éponge, que décideront-ils? Joe Biden ayant apporté publiquement son soutien à Kamala Harris, il est probable que beaucoup de délégués la soutiendront à Chicago.

"Nos délégués sont prêts à prendre leur responsabilité de manière sérieuse pour présenter rapidement un candidat au peuple américain", a expliqué Jaime Harrison.

Dans une note écrite avant le retrait de Joe Biden, la chercheuse Elaine Kamarck de l'institut Brookings imaginait qu'une telle éventualité donnerait lieu à un "genre de convention où tous les coups sont permis", chaque camp essayant de pousser pour son candidat.

Un scénario à peu près comparable s'était présenté pour les démocrates le 31 mars 1968, quand le président Lyndon B. Johnson avait publiquement annoncé qu'il ne briguerait pas de second mandat, en pleine guerre du Vietnam. Le candidat choisi pour le remplacer in extremis, Hubert Humphrey, avait perdu face à Richard Nixon.

Il y a 100 ans, en juillet 1924, 101 tours de scrutins avaient même été nécessaires aux délégués démocrates présents au Maddison Square Garden de New York pour désigner leur candidat.

Quels candidats face à Kamala Harris?

Ce scénario qui ne devrait pas se répéter. Pour l'instant, Kamala Harris est la seule démocrate à avoir fait acte de candidature depuis l'annonce du retrait de Joe Biden. Mais elle n'a pas encore le soutien de plusieurs figures du Parti démocrate. Et notamment de l'ancien président Barack Obama,

"J'ai une confiance extraordinaire dans le fait que les dirigeants de notre parti seront en mesure de mettre en place un processus qui permettra l'émergence d'un candidat exceptionnel", a-t-il écrit, sans mentionner Kamala Harris.

Qui osera défier la vice-présidente? Gretchen Whitmer, gouverneure du Michigan, a indiqué que son "rôle dans l'élection restera le même" et sous-entend donc qu'elle ne sera pas candidate. Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie, a lui apporté son soutien à Kamala Harris, tout comme Gavin Newsom ou Pete Buttigieg, deux autres "présidentiables".

Ne pas soutenir la vice-présidente pourrait être préjudiciable à n'importe quel prétendant, tant une nouvelle candidature nuirait à l'unité de leur parti. "L'aile gauche" des démocrates, par la voix de la sénatrice Elizabeth Warren ou de la députée Alexandria Ocasio-Cortez, a d'ailleurs annoncé soutenir Kamala Harris. Bernie Sanders de son côté a salué la décision de Joe Biden, sans apporter pour le moment son soutien écrit à Kamala Harris.

Ces nombreuses figures pourraient viser une autre place, qui vient elle-aussi de se libérer: celle de Kamala Harris... qui devra choisir le nom de son ou sa vice-présidente pour affronter Donald Trump et J. D. Vance en novembre prochain.

Article original publié sur BFMTV.com