Présidentielle américaine : qui pour remplacer Joe Biden maintenant qu’il a jeté l’éponge

Alors que Joe Biden a fini à céder à la pression de son entourage, qui l’invitait à se retirer, plusieurs noms ont émergé pour le remplacer face à Donald Trump.

ÉTATS-UNIS - Aux États-Unis, le parti démocrate se cherche un candidat providentiel. Alors que l’état de santé et les facultés de Joe Biden inquiétaient depuis des semaines, le chef de l’État américain a fini par jeter l’éponge ce dimanche 21 juillet, évoquant dans un courrier « l’intérêt supérieur de (son) parti et du pays » pour justifier l’abandon de sa quête de réélection.

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La conséquence d’une longue période de flottement depuis son débat télévisé désastreux face à Donald Trump le 27 juin, le président américain ayant enchaîné plusieurs moments d’absence et autant de maladresses, à commencer par confondre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Cela quand il n’appelait pas « l’homme noir » l’un de ses ministres dont il avait oublié le nom.

Pire encore, pendant que son adversaire Donald Trump survivait à une tentative d’assassinat et clamait haut et fort que rien ne l’arrêterait dans sa campagne, surjouant la partition du héros invincible, Joe Biden, lui, avait récemment contracté le Covid-19 et s’était confiné chez lui, dans le Delaware. Jusqu’à son abandon donc.

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Dans ce contexte, plusieurs noms ont émergé ces derniers jours, à commencer par celui de la vice-présidente Kamala Harris, colistière de Joe Biden et donc candidate putative logique pour lui succéder. D’ailleurs, l’intéressé a rapidement fait savoir qu’il soutenait la candidature de sa colistière. Mais elle n’est pas la seule à rallier des suffrages dans le camp démocrate. Le HuffPost fait le point.

La vice-présidente américaine Kamala Harris prend la parole le 17 juillet 2024 à Kalamazoo, dans le Michigan.
CHRIS DUMOND / Getty Images via AFP La vice-présidente américaine Kamala Harris prend la parole le 17 juillet 2024 à Kalamazoo, dans le Michigan.

Au-delà du seul Joe Biden, son nom a été évoqué publiquement par plusieurs responsables démocrates ces dernières semaines, parmi lesquels l’ex-secrétaire au Logement Julián Castro ou encore l’ancien membre de la Chambre des représentants Tim Ryan. Kamala Harris apparaît en effet comme l’option la plus simple pour remplacer Joe Biden : en tant que colistière, elle pourrait utiliser les fonds déjà collectés par le comité de campagne du président.

Mais alors que l’enjeu principal du scrutin reste, pour les démocrates, d’empêcher un retour au pouvoir de Donald Trump, les sondages montrent que Kamala Harris a du mal à convaincre. Selon un sondage publié par CNN avant l’abandon de Biden, la vice-présidente ne remporterait que 45 % des voix face à Trump, qui en rallierait, lui, 47 %. C’était cela dit mieux qu’un scénario Biden-Trump, avec respectivement 43 % et 49 % des intentions de votes.

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Au sein du parti démocrate, Kamala Harris peut en tout cas compter sur de nombreux soutiens. Dans un sondage YouGov publié ce jeudi par The Economist, une écrasante majorité des sympathisants de son camp (79 %) déclaraient qu’ils la soutiendraient comme candidate du parti si Biden venait à se retirer de la course. « Si Biden décide de ne pas se présenter, Harris doit être le choix du parti », a clamé publiquement l’influent Jim Clyburn, représentant démocrate de la Caroline du Nord.

La gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, prend la parole lors du dîner annuel de la NAACP Detroit Branch « Fight for Freedom Fund » à Detroit, Michigan, le 19 mai 2024.
ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP La gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, prend la parole lors du dîner annuel de la NAACP Detroit Branch « Fight for Freedom Fund » à Detroit, Michigan, le 19 mai 2024.

Gretchen Whitmer, gouverneure du Michigan depuis 2019, est une démocrate du Midwest de plus en plus populaire. En 2022, alors qu’elle visait sa réélection, elle a mené une campagne qui a permis au parti à l’âne de contrôler à la fois le corps législatif de cet État prompt à basculer d’un camp à l’autre, ainsi que la résidence du gouverneur. Cette victoire lui permet depuis de mettre en œuvre un certain nombre de politiques progressistes au niveau local, notamment la protection de l’accès à l’avortement et l’adoption de mesures de sécurité contre les armes à feu.

Gretchen Whitmer est aussi la vice-présidente du Comité national démocrate, un très haut poste au sein du parti. Avant le retrait de celui-ci, elle a fermement rejeté l’éventualité de remplacer Joe Biden dans la course à la Maison Blanche, affirmant qu’elle ne serait pas intéressée même s’il venait à se retirer. « Joe Biden se présente pour servir le peuple américain. Donald Trump se présente pour servir Donald Trump », appuyait-elle. Reste qu’elle dispose de nombreux atouts, à commencer par sa popularité dans un État qui pourrait être décisif en novembre, et que sa position pourrait évoluer maintenant que le chapitre de la politique-fiction est refermé.

Le gouverneur de Californie Gavin Newsom fait campagne pour le président Joe Biden lors de l’événement « BBQ pour Biden-Harris » du parti démocrate du comté de Van Buren, le 4 juillet 2024 à South Haven, dans le Michigan.
BILL PUGLIANO / Getty Images via AFP Le gouverneur de Californie Gavin Newsom fait campagne pour le président Joe Biden lors de l’événement « BBQ pour Biden-Harris » du parti démocrate du comté de Van Buren, le 4 juillet 2024 à South Haven, dans le Michigan.

Ancien maire de San Francisco, Gavin Newsom est depuis cinq ans à la tête de l’État le plus peuplé des États-Unis : la Californie. Il s’est illustré comme l’un des principaux soutiens de Joe Biden au cours de cette campagne. Il a par exemple été dans les premiers à le défendre après son débat laborieux face à Donald Trump.

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Ces derniers jours, Gavin Newsom apportait encore un soutien indéfectible à la candidature de Joe Biden. Selon Sky News, le gouverneur de Californie a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’y avait « aucune chance » qu’il le remplace comme candidat. Pour autant, l’élu démocrate n’a pas caché son ambition de présenter à l’élection présidentielle de 2028, et pourrait se laisser convaincre d’accélérer ses ambitions maintenant que la porte s’ouvre…

Le gouverneur de l’Illinois JB Pritzker s’exprime lors de la convention d’État WisDems 2024 le 08 juin 2024 à Milwaukee, Wisconsin.
DANIEL BOCZARSKI / Getty Images via AFP Le gouverneur de l’Illinois JB Pritzker s’exprime lors de la convention d’État WisDems 2024 le 08 juin 2024 à Milwaukee, Wisconsin.

Si certains démocrates s’illustrent par leur fidélité à Joe Biden, le gouverneur de l’Illinois, J.B. Pritzker est lui surtout connu des Américains pour ses punchlines visant Donald Trump. Ainsi, lorsque l’ex-président des États-Unis a été condamné à son procès pénal à New York dans l’affaire Stormy Daniels, J.B. Pritzker n’a pas mâché ses mots, le qualifiant de criminel, de raciste, d’homophobe et d’escroc. Rien que ça.

Ce comportement fougueux fait de l’élu de 59 ans un bon adversaire pour le candidat républicain. En tant que gouverneur pendant deux mandats, J.B. Pritzker a également remporté d’importantes victoires, notamment sur le droit à l’avortement et le contrôle des armes à feu. Enfin, il est le plus riche élu des États-Unis, rapporte le New York Times, un avantage considérable pour se lancer dans une course toujours plus coûteuse à la présidentielle.

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Bien sûr cette liste n’est pas exhaustive. D’autres noms circulent dans la presse américaine, notamment ceux des gouverneurs du Maryland et du Kentucky ou encore de la Pennsylvanie, respectivement Wes Moore, Andy Beshear et Josh Shapiro. L’actuel ministre des Transports et ancien candidat à la primaire démocrate, Pete Buttigieg, et la sénatrice, Amy Klobuchar, elle aussi en lice face à Joe Biden pour être désignée candidate en 2020, ont également été cités. Et ce dimanche 21 juillet, c’est le nom d’Hillary Clinton, vaincue par Donald Trump en 2016 qui faisait bruisser les réseaux sociaux, sans que l’on sache si l’ancienne première dame envisageait réellement un retour.

Enfin, un sondage publié début juillet par Ipsos a estimé que la seule personne susceptible de battre Donald Trump en novembre est Michelle Obama. L’ancienne première dame a toutefois répété à plusieurs reprises qu’elle n’avait pas d’ambition présidentielle.

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