Présidentielle américaine: un mouvement propalestinien se prononce contre Trump sans soutenir Harris

À un mois de l'élection présidentielle américaine, un important mouvement propalestinien, jusqu'ici très critique des démocrates, s'est fermement prononcé ce mardi 8 octobre contre le républicain Donald Trump, sans toutefois soutenir explicitement Kamala Harris alors que la guerre au Proche-Orient pourrait influencer le scrutin.

Cette prise de position est un potentiel coup de pouce pour les démocrates qui craignent de perdre les voix d'une partie de l'aile gauche du parti et des électeurs d'origine arabe depuis l'attaque sanglante du Hamas du 7 octobre 2023 et l'offensive dévastatrice d'Israël à Gaza qui lui a succédé.

Dans une vidéo sur les réseaux sociaux, le mouvement "Uncommitted" ("non-aligné"), tout en s'abstenant de soutenir explicitement la vice-présidente démocrate, avertit que "cela pourrait être pire" sous une présidence Trump.

Les électeurs doivent privilégier la "meilleure approche contre la guerre" plutôt que "le meilleur candidat", affirme Lexi Zeidan, l'une des cofondatrices du groupe.

Le Michigan pourrait être décisif

Ce groupe, qui s'appuie essentiellement sur un électorat d'origine arabe ou issu de communautés musulmanes, a vu le jour lors des manifestations contre le soutien du président Joe Biden à Israël malgré le lourd bilan humain et la catastrophe humanitaire à Gaza.

En succédant à Joe Biden et son soutien indéfectible à Israël, la vice-présidente Kamala Harris joue une partition très délicate.

La candidate démocrate ne peut pas rompre ouvertement avec la ligne de Joe Biden, mais elle est bien consciente qu'elle pourrait lui coûter des voix le 5 novembre, notamment auprès de l'importante communauté arabe du Michigan, l'un des États les plus disputés dans un scrutin qui s'annonce très serré.

Kamala Harris a promis de se battre pour le droit des Palestiniens "à la dignité, à la liberté, à la sécurité et à l'autodétermination". Mais elle a exclu tout embargo sur les armes destinées à Israël, les États-Unis restant de loin son premier et principal soutien militaire.

Article original publié sur BFMTV.com