Présidentielle américaine : Donald Trump sur le point d’être couronné par le parti républicain

Deux jours après la tentative d’assassinat, Trump va être officiellement investi candidat à la Maison Blanche lors de la convention du parti républicain à Milwaukee.

Une nouvelle aura. C’est en héros protégé par la grâce de Dieu qui a « empêché l’impensable de se produire » que Donald Trump est arrivé dimanche 14 juillet à Milwaukee, dans le Wisconsin, au lendemain de la tentative d’assassinat qui a failli lui coûter la vie.

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Dans cet État-clé (« swing-state ») débutent ce lundi 15 juillet les festivités de la convention républicaine, qui désignera officiellement Donald Trump candidat du parti pour la présidentielle. Le 5 novembre, il devrait faire face à Joe Biden côté démocrate, si celui-ci n’est pas poussé vers la sortie en raison des critiques de plus en plus nombreuses sur son âge.

Au menu de cette grand-messe où sont attendus autour de 50 000 cadres, élus et supporters républicains pendant quatre jours : des conférences, des réceptions, et surtout des discours. Celui du milliardaire attendu jeudi soir sera particulièrement scruté. Ce sera la première fois qu’il reprendra la parole après avoir frôlé la mort.

Hasard de la programmation : le film Reagan de Sean McNamara et dont la sortie est prévue plus tard en 2024 va être diffusé chaque jour. L’ambition initiale des organisateurs était sûrement de rendre hommage à l’ancien président républicain de 1980 à 1988. Mais à la lumière des événements de ce week-end, cette projection prend une toute autre signification.

Car avant Donald Trump, Ronald Reagan était le dernier président à avoir été visé par un attentat. Seulement deux mois après avoir pris ses fonctions à la Maison Blanche, en mars 1981, le républicain a été gravement blessé après qu’un homme a fait feu sur lui à plusieurs reprises.

Ronald Reagan s’était montré combatif et avait même tenu à marcher pour entrer dans le service des urgences de l’hôpital George Washington malgré son état. Difficile de ne pas comparer l’image à celle de Donald Trump oreille en sang, brandissant son poing quelques secondes seulement après avoir été blessé sur scène à Butler, en Pennslyvanie.

L’attentat dont avait été victime Ronald Reagan avait considérablement boosté sa popularité auprès des électeurs : au centième jour de son premier mandat, soit trente jours après l’attentat, il fédérait 92 % des républicains et même 51 % des démocrates. Tout laisse à penser que plus de quarante ans plus tard, Donald Trump devrait aussi surfer sur une vague de sympathie.

Côté républicain, cet élan ne fait aucun doute et le milliardaire arrive en star à Milwaukee. Après avoir été plébiscité pendant les primaires, puis avoir purgé le parti pour placer ses proches et avoir une mainmise totale sur l’institution, il est désormais ultra-puissant et auréolé du statut de survivant, de héros, de combattant que rien ne peut atteindre.

C’est d’ailleurs cette image que l’ex-président a voulu véhiculer dimanche. « En raison des événements terribles d’hier, j’avais prévu de retarder mon voyage à Milwaukee de deux jours, a-t-il écrit sur son réseau social. Mais je ne vais pas laisser un tireur ou assassin m’imposer un changement de calendrier. »

Ce dramatique événement, qui a causé la mort d’un spectateur, « va vraiment exciter la base », a affirmé auprès de Politico le représentant Tim Burchett. Wendy Schiller, professeure de sciences politiques à la prestigieuse université Brown, confirme auprès de l’AFP : « Je pense que cela va renforcer la base électorale de Trump et rassembler les républicains derrière lui. »

De quoi définitivement plier la course à la Maison Blanche ? Certains électeurs et cadre du parti le pensent. « Je ne suis pas convaincue que cela va lui attirer les votes des électeurs indépendants », tempère Wendy Schiller. En tout cas au moins pour un temps, ses polémiques incessantes, ses procédures judiciaires embarrassantes, et ses condamnations gênantes seront oubliées.

Quant à Joe Biden, il est, d’une certaine manière, contraint au silence. Continuer à faire campagne et à attaquer frontalement son adversaire dans cette période aurait fait mauvais genre. Le président qui s’est brièvement entretenu avec son rival s’est contenté de condamnation du geste et d’appels au calme. Les interrogations autour de sa candidature, remise en cause par un nombre croissant de membres du parti, sont aussi temporairement en pause. Mais combien de temps va durer la trêve ?

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