Présidentielle américaine 2024 : entre Trump et Harris, la loyauté des grands électeurs en question

Les grands électeurs qui seront élus le 5 novembre s’engagent à respecter le vote populaire. Mais que se passe-t-il s’ils décident de ne pas le suivre ?

ÉTATS-UNIS - La loyauté n’est pas une qualité qu’on associe nécessairement à la politique. Et pourtant, c’est sur elle que repose en partie le système de vote pour la présidentielle américaine. Les États-Unis élisent leur président au suffrage universel indirect, ce qui signifie que les citoyens votent en réalité pour de grands électeurs, en l’occurrence le 5 novembre, qui sont chargés d’élire le président et le vice-président.

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Ce sont généralement les partis démocrate et républicain qui les désignent, les deux camps sélectionnent donc des personnes fidèles à leur camp. Pourtant certains grands électeurs ont déjà dérogé à leur engagement, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

Mais cela n’est arrivé qu’une centaine de fois depuis la création du pays. Il n’empêche que cette possibilité donne des idées. Par exemple en 2020, après la défaite de Donald Trump face à Joe Biden. Les républicains ont dénoncé une élection truquée et ont espéré convaincre des grands électeurs d’être infidèles afin de « corriger » le résultat de l’élection… En vain.

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Le sujet était déjà allé jusqu’à la Cour suprême américaine après l’élection de 2016 (Donald Trump l’a emporté de peu face à Hillary Clinton) qui a confirmé que les États peuvent contraindre les grands électeurs à respecter leur engagement. Sur les 50 États américains, seuls 38 possèdent une loi sur le sujet (dont quelques swing states) et les sanctions ne sont pas harmonisées. Un grand électeur infidèle risque la prison et l’annulation de son vote dans certains États, mais dans d’autre il n’aurait qu’une amende à payer et son vote compterait quand même.

Pour les détracteurs du collège électoral, c’est une faiblesse qui fait courir un risque démocratique. Si historiquement les électeurs infidèles ont été rares et n’ont jamais renversé une élection, le fait qu’il existe une telle faille ne rend néanmoins pas improbable un tel scénario.

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