Présidentielle de 2027: Gérald Darmanin déjà en campagne?
Le ministre de l'Intérieur, qui se dit "parfois frustré", veut exprimer sa "sensibilité" et évoque une nouvelle fois 2027, année de la prochaine présidentielle. Il réunit ses troupes ce dimanche dans son fief de Tourcoing et assure avoir reçu l'aval du président de la République.
Éducation, pouvoir d'achat ou encore fiscalité. Soit autant de thèmes évoqués par Gérald Darmanin, actuel ministre de l'Intérieur, dans un entretien pour La Voix du Nord, publié ce jeudi soir.
Très déçu de ne pas avoir été nommé à Matignon lors du dernier remaniement gouvernemental, celui qui a récemment reçu les éloges de Nicolas Sarkozy en vue de la prochaine présidentielle, n'en reste pas moins ambitieux et fait entendre sa petite musique.
Quitte, donc, à empiéter sur le périmètre de certains de ses collègues et proposer par exemple "le décalage de la baisse des impôts de production des entreprises". Une pierre dans le jardin de Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et ambitieux, lui aussi.
"Frustré"
Gérald Darmanin ne le cache pas dans les colonnes de La Voix du Nord: il se sent "parfois frustré" lorsqu'il est réduit à "un rôle de technicien". "Je ne suis pas un technicien, j'ai un avis politique", plaide le patron de la place Beauvau, ajoutant:
"Je l'ai dit au président, il faut laisser les sensibilités s'exprimer."
En ce sens, le ministre entend axer son discours sur les classes populaires et propose "quelques idées", comme "un retour de l'autorité à l'école et dans la rue" ou encore "davantage de fermeté de la justice et des forces de l'ordre". Des sujets qu'il pourrait aborder dimanche, lors de sa rentrée politique organisée à Tourcoing, dans le Nord, où il a officié comme maire.
"Une victoire de madame Le Pen est assez probable"
Un acte qui dit tout de la volonté d'indépendance de Gérald Darmanin, qui semble avoir les yeux rivés sur la prochaine joute élyséenne. "Ce qui m'inquiète maintenant, c'est ce qui se passera en 2027", disait-il au Figaro, à la mi-août.
Même sujet évoqué auprès de La Voix de la Nord, avec cette fois une phrase choc: "le fait est que dans cinq ans une victoire de madame Le Pen est assez probable. Face à cela, il nous faudra qu'une ou un candidat", prévient-il dans le journal.
L'affranchissement de l'homme de 40 ans fait grincer quelques dents au sein du camp présidentiel.
"Les idées doivent d'abord passer avant les egos", a avertit Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, à son adresse, lors d'un entretien au Parisien.
"Pas de leçons de loyauté au président à recevoir"
Réponse de Gérald Darmanin, dans le même journal:
"Je n’ai pas de leçon de loyauté au président à recevoir."
Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur assure dans La Voix du Nord qu'il a reçu l'aval du président de la République pour "exprimer s[a] sensibilité" lors de sa rentrée dimanche.
Ce jeudi, Élisabeth Borne avait un son de cloche un peu différent: "Comme pour tous les ministres, moi ce que j'attends prioritairement, c'est évidemment qu'ils soient sur leur dossier, mobilisés pour les Français sur nos priorités", a déclaré la Première ministre.
Article original publié sur BFMTV.com
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