Présidentielle 2027 : François Hollande ne veut pas d’une candidature unique à gauche, des socialistes lui répondent
POLITIQUE - À deux ans et demi de la prochaine élection présidentielle, les grandes manœuvres ont commencé. Réélu à l’Assemblée au début de l’été, François Hollande en profite pour étaler ses nouvelles ambitions et appeler à la reconstruction d’une « grande force » sociale démocrate.
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Sur le plateau de BFMTV lundi 4 novembre, l’ancien Président a une nouvelle fois mis les pieds dans le plat. « Pour que la gauche réformiste » redevienne motrice, la direction du PS doit changer, plaide-t-il, appelant les militants à ne pas reconduire Olivier Faure au poste de Premier secrétaire. Dès lors, « un grand Parti socialiste » pourra renaître et présenter seul un candidat à l’élection présidentielle. « Il n’y a pas de candidat unique de la gauche », balaye l’ancien locataire de l’Élysée.
François Hollande: "Ce grand Parti socialiste, qui doit émerger dans quelques mois, doit avoir un candidat à l'élection présidentielle. Il n'y a pas de candidat unique de la gauche" pic.twitter.com/qIrQ9vzo9R
— BFMTV (@BFMTV) November 4, 2024
Des socialistes s’agacent
Des propos pas si surprenants dans la bouche de celui qui n’a jamais cru aux gauches vraiment réconciliables (sauf quand il s’agit de se faire élire député sous la bannière commune du NFP). Dans son dernier livre, sorti à la rentrée, François Hollande théorise d’ailleurs l’affrontement entre « la gauche de gouvernement » et la gauche radicale. Forcément, sa sortie n’a pas plus (du tout) aux Insoumis qui se sont empressés de lui faire passer le message, et de lui rappeler sa propre incapacité à se représenter en 2027.
Mais, chose un peu plus nouvelle, cela a aussi fait bondir ses camarades socialistes. « Ma génération ne laissera pas François Hollande ou Jean-Luc Mélenchon nous faire perdre à nouveau », tance la députée européenne Emma Rafowicz, proche d’Olivier Faure. « On a tout perdu, jusqu’à notre crédibilité », ajoute-t-elle, en référence à la fin douloureuse du quinquennat Hollande, à l’issue duquel le Président sortant, trop affaibli, n’a pas pu se représenter, laissant le champ libre à son ministre de l’Économie d’alors... un certain Emmanuel Macron.
« François, le peuple de gauche ne te suivra pas. S’il nous fait à nouveau crédit, c’est parce qu’il a compris que nous ne nous compromettrons pas, ni avec les identitaires, ni avec les libéraux. Il a compris que nous rassemblerons largement », argumente la présidente des Jeunes socialistes. Avant de conclure : « Nous allons travailler, rassembler, réconcilier et nous allons tout faire pour que la gauche et l’écologie n’aient qu’un seul candidat ».
« Peuple de gauche »
L’avocate Sarah Kerrich, conseillère régionale dans les Hauts-de-France et première secrétaire du PS dans le Nord, ne passe pas non plus par quatre chemins. « Je ne suis pas d’accord avec François Hollande, affirme-t-elle sans ambages. Il doit y avoir une candidature commune à gauche. J’aimerais que ce candidat soit socialiste mais cela ne se décrète pas, cela se construit avec les partenaires et le peuple de gauche ». Un message retweeté par un certain… Olivier Faure.
Le député Laurent Baumel, également soutien de l’actuel Premier secrétaire, explique refuser de « rejouer aux deux gauches irréconciliables » : « Nous proposerons un autre chemin ! » S’il compte peser en interne et reprendre en main le Parti socialiste, François Hollande devra d’abord convaincre ses propres camarades. L’affaire semble mal engagée.
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