Présidentielle 2027: François Hollande assure qu'il y aura "deux candidatures" à gauche
François Hollande l'a "toujours dit". Lors de la prochaine présidentielle, en 2027, "il y aura deux candidats de gauche", réaffirme l'ancien président ce lundi 20 janvier sur RTL. Lesquels? D'un côté, ce sera le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, selon lui, pour "la gauche radicale". De l'autre, le chantre d'une offre "réformiste, la plus large possible".
"Ça s'est toujours produit ainsi. Cette concurrence n'a jamais empêché François Mitterrand de gagner deux fois l'élection présidentielle et moi-même de l'emporter en 2012", soulignait-il dans La Tribune Dimanche la veille.
François Hollande se garde bien de donner un autre nom face à Jean-Luc Mélenchon. Qui pour porter cette deuxième voix? Lui-même, pour un remake de la présidentielle de 2012, où tous deux étaient candidats? Revenu aux affaires à la faveur des dernières élections législatives, le député de Corrèze jure ne pas en faire une question personnelle.
"J'ai déjà été président de la République. Je ne cours pas après un destin d'une certaine façon, il est accompli. Mais je veux que la gauche se dote d'un candidat ou d'une candidate suffisamment préparé(e) et convaincant(e) pour gagner dans une période où l'extrême droite est à ce point menaçante", expliquait-il ce dimanche, toujours dans La Tribune.
Le PS a "la clé" jusqu'en 2027, selon Hollande
En tout cas, le socialiste est certain d'une chose et le fait à nouveau savoir sur RTL: "Ce n’est pas avec la gauche telle qu’elle est exprimée par Jean-Luc Mélenchon" que la victoire est possible. Après un échange salé au cours du week-end par média interposé avec ce dernier, côtoyé pendant des années au PS, François Hollande en remet une couche. Au tribun, qui appelle à une présidentielle anticipée, il répond:
"C’est son droit mais ce n’est pas la conception que j’ai des institutions. Elles sont faites pour être respectées et donc il y a des échéances, ce n’est pas en bloquant tout processus gouvernemental, en arrêtant éventuellement un budget, en faisant tomber un gouvernement successivement, qu’on arrivera à trouver le meilleur arrangement pour le pays et la gauche."
Rien de nouveau, François Hollande étant un grand partisan de la rupture avec LFI, si ce n'est que l'actualité récente donne du grain à moudre à l'ex-chef de l'État. Avec son assentiment, les socialistes ont défendu une toute autre ligne que les insoumis: celle de ne pas censurer le gouvernement lors de sa déclaration de politique générale, à l'inverse des insoumis, mais aussi des écologistes et des communistes.
En contre-partie le PS fait valoir les concessions obtenues auprès du Premier ministre François Bayrou comme l'ouverture d'un "conclave" entre les partenaires sociaux pour renégocier la réforme des retraites pendant trois mois, ou le fait de renoncer à la suppression de 4.000 postes dans l'Éducation nationale dans le prochain projet de budget. Les insoumis, eux, les accusent de "fracturer" le Nouveau Front populaire, pour reprendre les mots de Jean-Luc Mélenchon.
François Hollande cherche à mettre les socialistes au centre du jeu. Ces derniers ont "la clé" jusqu'à la prochaine présidentielle, s'est-il félicité dans La Tribune Dimanche, estimant que son groupe constitue désormais le "pôle central de l'Assemblée". Un vœu pieux, a balayé Jean-Luc Mélenchon dimanche lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6. À ses yeux, François Hollande, souhaite se présenter en 2027 et dit donc "ce qu'il aimerait" qu'il se produise. De bonne guerre, l'intéressé qualifiant l'insoumis de ... "madame Irma", moquant ses "prophéties" qui "ne se réalisent jamais".