Présidentielle 2022: des jauges dans les futurs meetings de LREM

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Richard Ferrand, Edouard Philippe et François Bayrou en mars 2019 (photo d'archives). (Photo: NurPhoto via Getty Images)
Richard Ferrand, Edouard Philippe et François Bayrou en mars 2019 (photo d'archives). (Photo: NurPhoto via Getty Images)

CORONAVIRUS - Des jauges de retour dans les salles de concerts et dans les stades, mais pas lors des meetings politiques. Ces annonces de Jean Castex ce lundi 27 décembre, contrainte par une décision du Conseil constitutionnel protégeant les activités politiques, syndicales et cultuelles des restrictions sanitaires afin de garantir le débat démocratique, n’a pas été comprise par tous, notamment dans le monde de la culture et des spectacles.

LREM n’a pas tardé à répondre et joue la carte de la cohérence et de la responsabilité face à la situation épidémique. Le parti présidentiel a annoncé, dès lundi soir, vouloir appliquer à ses propres meetings électoraux cette limite de 2.000 personnes en intérieur et 5.000 en extérieur, alors que le premier tour de l’élection présidentielle se tiendra dans près de 100 jours.

Des réunions déjà réduites pour Pécresse et Jadot en décembre

Tour à tour, le délégué général de la République en marche (LREM), Stanislas Guérini et le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, ont promis sur Twitter d’“imposer le respect des jauges fixées” par le gouvernement, cela avant même les réunions et les discussions d’une commission spéciale prévues entre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et les différentes formations politiques du pays.

“Je participerai au titre de LaREM à la commission réunie par le ministre de l’Intérieur sur l’organisation de l’élection présidentielle. Mais il va d’ores et déjà de soi que nous appliquerons les jauges décidées pour tous les événements”, a écrit Stanislas Guerini.

“Les règles constitutionnelles ne permettent pas de fixer des jauges aux réunions politiques. Mais évidemment la majorité présidentielle s’imposera de respecter les jauges fixées dans tous ses événements”, a lui écrit Richard Ferrand.

“Tout organisateur de meeting doit faire attention, quel serait un candidat qui voudrait accéder à la fonction suprême et qui ne serait pas en capacité de protéger les gens qui sont avec lui présents?”, s’est interrogé mardi sur Franceinfo Thierry Solère, député LREM et conseiller politique d’Emmanuel Macron, tout en reconnaissant “qu’il y aura probablement moins de Français dans des réunions publiques à l’heure du Covid que sans Covid.”

“Les activités politiques et électorales sont soumises à des dispositions spécifiques dans notre droit constitutionnel qui leur assurent (...) une protection encore plus forte”, a expliqué Jean Castex lundi soir. Malgré l’alerte lancée par certains épidémiologistes sur ces “machines à clusters”, charge est ainsi laissée aux partis politiques de fixer eux-mêmes des jauges d’accueil maximales ou d’imposer la présentation du pass sanitaire à l’entrée de ces réunions.

Fin septembre, Gérald Darmanin avait ainsi envoyé une note aux chefs des groupes parlementaires en charge des élections, pour les appeler à la responsabilité “pour limiter la propagation du virus”. Début décembre, Valérie Pécresse avait pris les devants et renoncé à un meeting de plus de 5.000 personnes prévu à Villepinte pour finalement réunir près de 2.000 cadres de son parti à la Mutualité à Paris. Son adversaire EELV, Yannick Jadot, a lui déjà opté pour une “demi-jauge de 400 personnes” lors d’un évènement.

​Pour son premier grand meeting au Parc des Expositions de Villepinte, Éric Zemmour n’avait lui pas exigé le pass sanitaire à ses quelque 13.000 partisans. Le port du masque était cependant obligatoire, même si pas toujours respecté. Même consigne du côté de Jean-Luc Mélenchon, le même jour à la Défense, avec masque, mais sans pass sanitaire pour ses 4.500 supporteurs. Le candidat de la France Insoumise doit tenir sa prochaine réunion le 16 janvier au Parc des expositions de Nantes et n’a pas précisé, à l’heure où nous écrivons cet article, de changement d’organisation.

De son côté, le Rassemblement national avait fait le choix de ne pas demander de pass sanitaire, ni d’instaurer de jauge pour le futur meeting de Marine Le Pen prévue le 15 janvier à Reims. Une décision qui pourrait évoluer en fonction des discussions engagées par la Commission confiée à Gérald Darmanin, dont la date d’ouverture “n’a pas encore été fixée”, selon l’entourage du ministre. Elle se tiendra après un rendez-vous entre le ministre de l’Intérieur et le président du Conseil Constitutionnel, Laurent Fabius, prévu “début janvier”.

Selon le JDD, le ministre a déjà présenté un texte qui modifie l’organisation de la présidentielle et le code électoral afin de faciliter le processus de procuration, notamment en faveur d’un électeur qui n’est pas inscrit sur la même liste électorale que le demandeur.

À voir également sur Le HuffPost: Télétravail, jauges, pass vaccinal... Les annonces de Jean Castex face au variant Omicron

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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