Présidentielle 2022: Baroin confirme aux ténors LR qu'il ne sera pas le candidat de la droite

François Baroin, président de l'Association des maires de France (AMF), le 30 septembre 2020 à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP
François Baroin, président de l'Association des maires de France (AMF), le 30 septembre 2020 à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP

Cela faisait un mois que les sympathisants de droite s'y habituaient petit à petit. Désormais, ils sont face à une certitude: François Baroin ne sera pas leur champion lors de la campagne présidentielle de 2022. D'après les informations de L'Opinion, confirmées auprès de BFMTV, le maire de Troyes a commencé à s'entretenir avec les principaux ténors Les Républicains pour leur annoncer qu'il ne sera pas candidat à la magistrature suprême.

"Les conditions ne sont pas réunies, mais je resterai dans ma famille politique", aurait-il ainsi confié à l'une des personnalités à qui il a déjà rendu visite.

Selon L'Opinion, François Baroin a discuté avec le sarkozyste Brice Hortefeux et le patron du groupe LR à l'Assemblée nationale, Damien Abad.

Raisons politiques et personnelles

Pour l'ancien ministre de l'Économie et des Finances, c'est la fin à un suspense long de quelques années, entretenu par l'intéressé lui-même. Les deux raisons principales qu'il a invoquées auprès de notre source?

D'abord, "il considère que l'équation n'est pas optimale". Comprendre: l'espace politique à droite est tenaillé d'un côté par Emmanuel Macron, de l'autre par Marine Le Pen. La deuxième raison est d'ordre personnel: "Il n'a pas d'obsession pour la présidentielle."

Il s'agit là d'un critère qu'il juge fondamental, lui qui a longtemps côtoyé Jacques Chirac, dont l'Élysée a été l'objectif d'une vie. D'autres hommes politiques de premier plan ont été confrontés à ce paradoxe, celui d'être portés par un parti ou par les sondages tout en ayant envie, finalement, de bifurquer. À gauche, Jacques Delors a été une illustration notoire de ce dilemme.

Pour François Baroin, il y a une troisième raison, plus implicite: celle liée à l'incertitude du soutien de Nicolas Sarkozy. "Il m'a dit: dans les moments bas d'une campagne, est-ce que Sarkozy aurait été là pour me soutenir?", affirme notre source.

Une crainte corroborée par un autre leader de la droite: "Je reste persuadé que Sarkozy ne soutiendra jamais quelqu'un de chez nous. Soit il topera avec Macron, soit il ira lui-même."

Calmer les ambitions

Selon un autre cadre LR, interrogé par BFMTV.com, "Baroin a laissé infusé lui-même le message, il a même plus besoin de le dire publiquement". "Les sympathisants l'ont compris, ça se ressentait dans le dernier sondage du JDD", poursuit-il, se référant à l'enquête Ifop parue dimanche, dans laquelle le maire de Troyes plafonnait à 14% dans l'hypothèse où il devenait le candidat de LR pour 2022.

Désormais, d'après ce parlementaire, il est urgent pour les autres prétendants de la droite de calmer leurs ardeurs. Au moins d'ici les élections régionales de mars prochain. Et de viser en particulier un certain Bruno Retailleau, qui multiplie les appels à une primaire pour déterminer qui sera le champion de LR face à Emmanuel Macron.

Sur France Inter ce mercredi matin, le sénateur de Vendée a fustigé à nouveau la droite "d'en haut" qui empêcherait la droite "d'en bas", celle des militants et sympathisants LR, de s'exprimer. "Le débat sur le candidat aura lieu après les régionales. Une haie après l'autres. Tous ceux qui veulent jeter des anathèmes, il faut arrêter. C'est scandaleux ce que dit Retailleau", s'agace ce cadre. Et de cingler:

"Il n'y a pas d'urgence. On est à 18 mois, que chacun se calme... On est face à une cocotte-minute qui n'a qu'un seul ingrédient pour l'instant, c'est Bruno Retailleau. Et au vu de l'épaisseur du poulet, pas sûr qu'il soit très goûtu."

"On verra ça plus tard, que chacun se mette de l'eau sur la nuque. Les français ne sont pas du tout dans la présidentielle. Il y a des urgences sanitaires et économiques dans le pays, c'est totalement décalé", conclut cette source.

Article original publié sur BFMTV.com