Présidentielle 2022: au sein du PS, l'alliance avec les écologistes se heurte à des résistances

Le maire EELV de Grenoble Eric Piolle et le numéro un du Parti Socialiste Olivier Faure, le 29 août à Blois - GUILLAUME SOUVANT / AFP
Le maire EELV de Grenoble Eric Piolle et le numéro un du Parti Socialiste Olivier Faure, le 29 août à Blois - GUILLAUME SOUVANT / AFP

Réunis à Blois pour leur rentrée politique, les socialistes ont plaidé pour le "rassemblement" avec les écologistes pour une victoire en 2022. Les deux responsables EELV, le député européen Yannick Jadot et le maire de Grenoble Eric Piolle, qui ont tous deux manifesté leur appétence pour la présidentielle, étaient d'ailleurs invités à Blois.

Mais cette union se heurte à des résistances jusqu'en interne.

En politique "on doit s'effacer derrière une idée plus grande que soi"

"Nous n'avons plus le temps pour les calculs médiocres, les stratégies individuelles", a lancé Olivier Faure, le numéro un socialiste, samedi, dans son discours aux militants. Il espère réitérer aux départementales et régionales en 2021, puis à la présidentielle, une stratégie d'alliance qui s'est avérée gagnante aux municipales.

Le PS, allié à EELV et d'autres partis de gauche (PCF, Générations...) a fait plus que conforter ses positions, en engrangeant 14 villes de plus de 100.000 habitants et 84 de plus de 20.000. L'union s'est également révélée gagnante pour les Verts (9 villes de plus de 100.000 habitants).

Aux têtes d'affiche d'EELV, Olivier Faure rappelle qu'"il y a des orgueils, des égos mais quand on fait de la politique, on doit s'effacer derrière une idée plus grande que soi, derrière l'intérêt général". Message reçu? Yannick Jadot a lancé samedi que "si nous n'y allons pas ensemble, c'est Macron qui gagne".

Hollande contre des ralliements

Dans le même temps, dans un entretien donné à Ouest-France publié ce samedi, François Hollande s'est clairement positionné contre ce type de fusions. Il estime que le Parti socialiste "a le devoir" d'être "la force centrale" à gauche, et ne doit "se rallier" ni à une candidature écologiste, ni à Jean-Luc Mélenchon pour 2022.

Selon l'ancien président de la République, qui a dirigé le PS pendant 11 ans, "il ne peut y avoir d'alternative à gauche sans une grande force centrale (...) Et le PS a le devoir de jouer ce rôle de nouveau". Interrogé sur la stratégie de rassemblement défendue par l'actuel premier secrétaire Olivier Faure, François Hollande exclut un rassemblement qui se réaliserait "sur la disparition d'une composante majeure de la gauche, celle qui a permis les victoires de François Mitterrand et de (lui-)même à la présidentielle".

Le maire du Mans, et ténor du PS, Stéphane Le Foll pense de son côté qu'il faut "refonder le PS, rouvrir un cycle". Mais le parti "ne doit pas s'effacer au profit des Verts", presse-t-il dans un entretien au JDD, relevant trop de "divergences de fond" avec les écologistes qui "ne répondent pas aux aspirations d'une grande partie de la population".

Article original publié sur BFMTV.com