Présidentielle 2022: les 3 différences entre Zemmour et le RN, selon Bardella

Jordan Bardella, président du RN par intérim, à Fréjus le 12 septembre 2021. (Photo: VALERY HACHE via Getty Images)
Jordan Bardella, président du RN par intérim, à Fréjus le 12 septembre 2021. (Photo: VALERY HACHE via Getty Images)

POLITIQUE - C’est un sacré caillou dans la chaussure de Marine Le Pen qui pourrait devenir un galet niçois. En tournée pour son livreLa France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré), Éric Zemmour ne cesse de prendre les habits du candidat identitaire et nationaliste qui étaient autrefois réservés à la fille de Jean-Marie Le Pen.

Au point de parasiter le débat médiatique et de créer le débat autour de lui, alors même qu’il n’est pas encore candidat. Interrogé ce dimanche 19 septembre au Grand rendez-vous sur Cnews-Europe1 en partenariat avec Les Échos, le tout juste nommé président du RN par intérim, Jordan Bardella, s’est livré aux jeux des trois différences avec le polémiste condamné deux fois pour provocation à la discrimination raciale en 2011 et provocation à la haine envers les musulmans, en 2018.

“Nous avons beaucoup de points communs”

“Nous avons beaucoup de points communs”, débute tout de même le responsable d’extrême droite qui voit une première différence avec son adversaire: “On n’en est plus au stade du slogan, nous”, affirme-t-il, faisant une première différence entre le statut de “polémiste” et celui de “responsables politiques” que le RN incarnerait. Et de faire référence au passé du front national que Marine Le Pen s’est pourtant évertuée pendant des années à gommer. “La première affiche du FN contre l’immigration c’est en 1973, il avait seize ans Éric Zemmour”, a mis en avant Jordan Bardella, contraint de radicaliser une partie du discours dédiabolisé et de faire référence à Jean-Marie Le Pen, sans le nommer.

Sur le fond, Jordan Bardella décrit des constats communs entre Marine Le Pen et Éric Zemmour sur l’immigration, mais pas les mêmes méthodes politiques. “Nous voulons résoudre les problèmes de la France dans la paix civile”, lance le jeune cadre frontiste, dans une opposition à Zemmour qui pense que “la guerre civile” est proche. “Je ne crois que pas la guerre civile soit inéluctable”, appuie Bardella, toujours en opposition avec son concurrent, “c’est une différence importante, on ne peut pas diviser les Français”, a-t-il ajouté à son endroit, lui reprochant dans le même temps la polémique sur les prénoms qui “crée la division”.

Troisième différence mise en avant, les femmes. “Je ne crois pas que les femmes doivent être mises à l’écart du pouvoir”, a insisté le RN de 26 ans, en réponse à l’auteur du Premier sexe qui estime que lorsque les femmes arrivent dans des lieux de pouvoir, celui-ci “s’évapore” et qui plaide pour une vision patriarcale de la famille. En avril dernier, plusieurs femmes avaient accusé le chroniqueur d’extrême droite d’agressions sexuelles.

À Toulon vendredi soir, puis Nice samedi soir, dans les palais des congrès des deux villes, Zemmour a pris des airs de candidats. L’ex-journaliste n’est toujours pas déclaré mais fait des salles combles et est accueilli aux cris de “Zemmour président”. Crédité de 8 à 10% dans les quelques sondages qui l’ont testé, le chiffre est suffisamment important pour inquiéter l’entourage de Marine Le Pen qui semble avoir travaillé ses arguments.

À voir également sur Le HuffPost: À Bordeaux, Philippe Poutou recouvre les affiches “Zemmour président”

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

LIRE AUSSI: