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Présidentielle aux États-Unis: que contient le programme de Joe Biden?

Joe Biden à Fort Lauderdale, le 13 octobre 2020 en Floride - JIM WATSON © 2019 AFP
Joe Biden à Fort Lauderdale, le 13 octobre 2020 en Floride - JIM WATSON © 2019 AFP

Du passé faisons table rase. Nommé candidat démocrate après une primaire parfois poussive, l’ancien vice-président de Barack Obama de janvier 2009 à janvier 2017, Joe Biden souhaite effacer les mesures prises par l’administration Trump ces quatre dernières années. Pour cela, l’homme de 77 ans se repose sur un slogan de campagne clair et direct: Build Back Better, "reconstruire mieux", en version française, avec comme promesse de déconstruire tout ce que le trumpisme a pu, ou peut encore, incarner.

A un peu plus de deux semaines du scrutin, Joe Biden est donné largement gagnant selon les sondages depuis plusieurs mois. Une posture de favori qui trouve son écho jusque dans les swing states, ces États indécis qui font habituellement les présidents, puisque le démocrate est en tête dans la plupart des territoires qui comptent. Même au Texas, État historiquement promis au candidat républicain, les débats tendent à s'équilibrer de plus en plus.

Joe's Visions

A l’inverse de son adversaire républicain, Joe Biden peut compter sur un programme solide. Sur son site de campagne, il est possible de consulter une catégorie nommée Joe’s Visions dans laquelle sont égrainées les principales idées que le candidat souhaiterait mettre en place lors de son mandat. A titre de comparaison, cette partie n’existe toujours pas sur le site de Donald Trump.

En guise d’introduction, il est d’ailleurs un peu plus détaillé cette idée de reconstruction. "Nous n’allons pas juste reconstruire ce qui a fonctionné par le passé. C’est notre opportunité de devenir encore meilleurs", est-il écrit. De fait, le programme de Joe Biden est composé d’une cinquantaine de sous-catégories traitant entre autres de l’écologie, de la place des femmes dans la société américaine et du système de santé, toujours un sujet épineux outre-Atlantique.

En ce qui concerne l’actuelle crise du coronavirus, qui a date a fait plus de 200.000 morts aux États-Unis, l’ancien sénateur du Delaware semble déjà avoir un plan bien défini. Afin de lutter contre la pandémie, il souhaite en effet multiplier le nombre de tests et créer un corps de santé entièrement dédié au coronavirus, qui devrait être composé de 100.000 employés. En outre, il souhaite la mise en place d’indemnités pour les travailleurs exposés à des risques de contamination.

Cap à gauche

Cette volonté de reconstruction de la société américaine passe également par plusieurs autres propositions fortes. En ce qui concerne l'économie, Joe Biden semble avoir une vision bien moins libérale que celle de Trump. En vrac, il propose par exemple un salaire minimum doublé, qui passerait ainsi à 15 dollars de l'heure, ainsi qu'une augmentation de la taxe sur le capital et du taux d'imposition.

Autres mesures fortes, la hausse des impôts pour les plus fortunés, une mesure clivante aux États-Unis. Alors que Donald Trump avait considérablement baissé ces taxes, Joe Biden de son côté souhaite récupérer jusqu'à 1000 milliards de dollars sur les 10 prochaines années. Cela concernerait 1% de la population américaine. De plus, les revenus les plus élevés seraient également imposés afin de financer le système de retraite et de santé américain.

A l'inverse de ce qu'a pu faire Donald Trump lors de son mandat, Joe Biden souhaite également mettre l'accent sur l'écologie. Alors que son prédécesseur l'avait quitté avec pertes et fracas, le démocrate souhaite rejoindre dès que possible l'Accord de Paris sur le climat, signé en 2015. Comme le signale le JDD, ce dernier a également dévoilé un plan pour les énergies renouvelables estimé à 2000 milliards de dollars.

Biden serein

Outre son programme propre, il est évident que Joe Biden souhaite déconstruire l'héritage de Donald Trump. Pour cela, il souhaite se démarquer drastiquement de ce qu'a pu faire celui qui serait alors son prédécesseur.

Il rejoindrait par exemple de nouveau l'OMS (Organisation mondiale de la Santé), elle aussi quittée par l'actuel président des Etats-Unis en pleine crise du coronavirus. Mesure forte de l'administration Trump, le décret anti-immigration, qui limite l'accès au pays à certains ressortissants, sera abrogé. De fait, il souhaite faciliter l'accès à la nationalité américaine à 11 millions d'immigrés entrés illégalement sur le territoire.

Jeudi, lors d'une allocution télévisée qui remplaçait le deuxième débat qui devait l'opposer à Donald Trump, Joe Biden répondait de manière sereine aux questions d'une audience assez réduite. Une fois l'émission terminée, le démocrate est même resté une trentaine de minutes de plus sur le plateau pour répondre, hors micro, aux spectateurs, sans doute conscient que les images seraient diffusées sur la chaîne.

Il faut "écouter l'autre", a-t-il confié à un électeur qui lui demandait comment il comptait restaurer "la courtoisie et l'honneur" dans la politique américaine.

Article original publié sur BFMTV.com