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Le président turc Erdogan porte plainte contre le Néerlandais Wilders

LE PRÉSIDENT TURC ERDOGAN PORTE PLAINTE CONTRE LE NÉERLANDAIS WILDERS

ANKARA (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a porté plainte auprès du parquet d'Ankara contre le leader néerlandais d'extrême droite Geert Wilders, qu'il accuse de l'avoir insulté sur les réseaux sociaux, rapporte mardi l'agence de presse turque Anadolu.

Geert Wilders a partagé samedi sur Twitter une caricature du président turc avec une bombe sur la tête, le qualifiant de "terroriste". Lundi, le chef du PVV (Parti pour la liberté) a publié une image d'un navire battant pavillon turc en train de sombrer. "Bye bye @RTErdogan. Chassez la Turquie de l'Otan", ajoutait-il en commentaire.

Les avocats d'Erdogan ont déposé plainte mardi devant le parquet d'Ankara, estimant que la justice turque était compétente car les insultes visaient directement le chef de l'Etat et le gouvernement.

Ils ont fait valoir que les messages visant Erdogan ne pouvaient s'inscrire dans le cadre de la liberté d'expression car ils visaient l'honneur, la dignité et la réputation de Recep Tayyip Erdogan.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a jugé cette plainte inacceptable.

"J'ai un message pour le président Erdogan, et ce message est très simple. Aux Pays-bas, nous considérons la liberté d'expression comme l'un de nos droits les plus chers et cela comprend les caricatures, y compris celles d'hommes politiques", a-t-il dit.

Le chef de la diplomatique turque, Mevlut Cavusoglu, a qualifié dimanche Geert Wilders de "raciste" et de "politicien aux idées fascistes".

Devlet Bahceli, chef du parti d'extrême droite turc MHP et allié d'Erdogan, a qualifié le chef du PVV de "dégénéré".

Geert Wilders a été acquitté en 2011 au terme d'un procès pour incitation à la haine raciale après avoir comparé l'islam au nazisme. Le mois dernier, il a été acquitté en appel pour des accusations de discrimination envers les Marocains.

Recep Tayyip Erdogan s'est illustré ces derniers jours en attaquant le président français Emmanuel Macron, lui conseillant de "soigner sa santé mentale" et l'accusant de discrimination envers les musulmans.

(Tuvan Gumrukcu; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)