"Un président ne devrait pas se tenir comme ça": après le débat, le RN dénonce un Macron "avachi"

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Emmanuel Macron face à Marine Le Pen lors du débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle, le 20 avril 2022. - BFMTV
Emmanuel Macron face à Marine Le Pen lors du débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle, le 20 avril 2022. - BFMTV

C'est bien naturel: durant cet entre-deux tours, les camps des deux candidats n'ont cessé d'opposer leurs projets respectifs. Une bataille qui s'est poursuivie parallèlement au débat présidentiel de mercredi soir, et continue ce jeudi sur les plateaux. Mais les partisans de Marine Le Pen ne se contentent pas d'attaquer le discours d'Emmanuel Macron. Ils dénoncent aussi le langage corporel de ce dernier lors de l'échange télévisuel qui l'a confronté à la candidate du Rassemblement national mercredi soir.

Les soutiens de Marine Le Pen jugent en effet qu'Emmanuel Macron a adopté une posture trop désinvolte, traduisant selon eux une forme de mépris à l'adresse de son interlocutrice, voire des Français.

"Arrogance" et "mépris": le RN à l'unisson

Les internautes ont été nombreux à s'amuser d'un plan de coupe, montrant une moue un peu lasse du président de la République au cours du débat de mercredi soir. L'entourage de sa rivale n'a, lui, pas envie d'en rire.

Revenant ce jeudi matin sur BFMTV sur le débat présidentiel de la veille, Jordan Bardella a chargé l'attitude du chef de l'Etat: "Il était arrogant, avachi sur son fauteuil, qui donne bien la mesure de son attitude arrogante, méprisante".

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"Quel mépris! Une photo qui résume tout", a avancé quant à lui Louis Aliot, maire RN de Perpignan, sur Twitter.

"Comme si les Français n'existaient pas"

Elle résume en tout cas en partie le sentiment de sa famille politique après cette ultime passe d'armes avant le second tour du scrutin, dimanche. Ainsi, Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national, a adopté la même ligne sur BFMTV ce jeudi.

"Emmanuel Macron était arrogant, même dans son attitude physique. Il était comme s'il était chez lui, comme s'il n'y avait pas de téléspectateur, comme si les Français n'existaient pas et que seul Emmanuel Macron existait". "C'était à l'image du quinquennat", a-t-il interprété. 876450610001_6304583859001

L'attachée de presse de Marine Le Pen - et ancienne rédactrice en chef du journal d'extrême droite Présent - avait pour sa part la tête à un autre quinquennat visiblement. "Un président ne devrait pas se tenir comme ça", a-t-elle tweeté dans une référence transparente à François Hollande.

"Wesh"

Sébastien Chenu, député élu dans le Nord et porte-parole de Marine Le Pen, a expliqué avoir trouvé un air de déjà-vu au comportement d'Emmanuel Macron. "Posture avachie, montagne de fiches, discours abstrait... qu'a-t-il appris en 5 ans?" a-t-il feint de s'interroger sur le réseau social.

Son voisin du Pas-de-Calais, Steeve Briois, s'est montré plus laconique. "Wesh", a simplement publié le maire d'Hénin-Beaumont, au moment de légender une capture d'écran peu flatteuse pour le président-candidat.

Rabibochage à l'extrême droite

La critique fait décidément tache d'huile à l'extrême droite. En effet, Damien Rieu, qui fut lui aussi une figure du parti dans les Hauts-de-France - sans parvenir à s'y faire élire - et est depuis passé dans l'équipe d'Eric Zemmour, a tenté la comparaison: "Sur la posture physique, Macron est beaucoup trop agité ou avachis comparé à Marine Le Pen qui a une gestuelle relativement sereine."

Le porte-parole de "Reconquête!", Stanislas Rigault, a également tempêté contre un Emmanuel Macron dont il a décrit "les regards fuyants", "les yeux froncés", l'attitude "presque affalée", et pour tout dire "assez étrange" selon lui.

Les épaules tombantes et l'impression d'ennui sur le visage d'Emmanuel Macron auront ainsi permis aux deux courants adverses de l'extrême droite pendant cette présidentielle de trouver un consensus.

Article original publié sur BFMTV.com