Le président argentin Javier Milei a reçu la nationalité italienne, suscitant les critiques de l'opposition

Le président argentin Javier Milei a obtenu la nationalité italienne en raison de ses origines familiales, rapporte l'agence de presse Reuters vendredi 13 décembre. Cette révélation a suscité des réactions négatives en Italie, où l'Argentin est actuellement en déplacement.

Selon la presse italienne, Javier Milei a pu obtenir le passeport italien, tout comme sa soeur Karina, via leur grand-père Francesco Milei. Italien, il avait émigré en Argentine en 1926 avec sa mère et ses frères. Selon l'agence de presse ANSA, les demandes de Javier et Karina Milei ont été traitées en urgence par Rome.

Avant Javier Milei, un autre président argentin, Mauricio Macri, à la tête du pays entre 2015 et 2019, avait également obtenu la double nationalité argentine-italienne.

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Arrivé au pouvoir il y a tout juste un an, le controversé Javier Milei, aux idées ultralibérales et climatosceptiques, se met régulièrement en scène avec une tronçonneuse pour vanter des coupes dans les dépenses publiques.

"Une loi discriminatoire" pour un élu d'opposition

Le député du parti d'opposition +Europa Riccardo Magi a dénoncé la facilité avec laquelle Javier Milei a obtenu la nationalité italienne parce qu'il est "ami avec Giorgia Meloni" et alors qu'il "n'a pratiquement jamais mis les pieds en Italie" sur son compte X.

"C'est une nouvelle gifle pour les filles et les garçons qui sont nés ici ou qui y résident en permanence et qui attendent la citoyenneté depuis des années, parfois en vain", dénonce-t-il.

"C'est la énième preuve que, dans l'état actuel des choses, nous sommes confrontés à une loi erronée, injuste et discriminatoire", soutient-il.

La nationalité italienne délivrée via le droit du sang

En Italie, les lois régissant l'obtention de la nationalité sont basées sur le droit du sang, c'est-à-dire que les enfants reçoivent la nationalité de leurs parents quel que soit leur lieu de naissance.

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L'obtention de la nationalité italienne est en revanche bien plus stricte pour les descendants d'immigrés nés en Italie, alors que Giorgia Meloni adopte un discours dur en matière d'immigration.

Les étrangers doivent actuellement vivre dix ans en Italie avant de pouvoir demander leur naturalisation, et les enfants nés en Italie de parents étrangers ne peuvent pas demander la nationalité avant l'âge de 18 ans.

Des groupes de défense des migrants ont proposé un référendum pour assouplir la loi et réduire cette période à cinq ans comme c'est notamment le cas en Allemagne, au Royaume-Uni ou en France. La coalition au pouvoir y est cependant opposé.

Trois grands-parents italiens

Javier Milei était vendredi à Rome pour rencontre la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Il doit participer ce samedi au festival Atreju, rendez-vous annuel du parti de la cheffe de gouvernement Fratelli d'Italia.

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Lors d'un précédent voyage en Italie en février dernier, Javier Milei avait assuré dans une interview qu'il se sentait "75% italien", ayant trois grands-parents sur quatre de nationalité italienne. Il avait aussi mis en avant son "incroyable passion pour l'opéra italien".

Fin novembre, la Première ministre italienne s'était rendue en Argentine pour y rencontrer Javier Milei. "Le président Milei et moi partageons une idée politique, entre deux dirigeants qui luttent pour défendre la liberté de l'Occident", avait-elle soutenu.

Article original publié sur BFMTV.com