PRÉSIDENCE MACRON On efface tout et on recommence ?

Un mois après le début du mouvement des gilets jaunes et une semaine après les annonces sur le pouvoir d’achat, le chef de l’Etat entend tourner la page en ouvrant le dialogue avec les citoyens.

Rassuré par le net reflux de la mobilisation des gilets jaunes, l’exécutif se garde bien de crier victoire. Le vent du boulet est passé si près qu’aucun ministre ou parlementaire ne se risque à prétendre que le chef de l’Etat aurait apporté la réponse nécessaire et suffisante avec les mesures pour le pouvoir d’achat présentées lundi dernier. Après cet «acte V» qui a mobilisé, selon le ministère de l’Intérieur, deux fois moins de manifestants que le précédent - 66 000 samedi contre 126 000 une semaine plus tôt -, les dirigeants de la majorité reconnaissent que les problèmes soulevés par le brutal réveil de ceux qu’ils désignent comme des «oubliés de la mondialisation» sont loin d’être réglés. Pour y faire face, ils fondent tous leurs espoirs sur la «Grande concertation nationale», dont l’organisation encore très floue (lire page 4) devrait être précisée en fin de semaine. Emmanuel Macron a promis lundi dernier «un débat sans précédent» dont les principaux relais seront les maires. Loin de la verticalité jupitérienne du début de son quinquennat, le Président ne jure plus que par ceux qui «portent la République sur le terrain». Grâce à eux, il espère canaliser le mouvement protéiforme et incontrôlable qui demande sa démission sur des centaines de ronds-points. Samedi soir, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, demandait que ces derniers soient «libérés» pour «la sécurité de tous» : «Le dialogue doit maintenant rassembler l’ensemble de ceux qui veulent transformer la France.»«A force de rester sur les ronds-points, on tourne en rond», insistait le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand.

Main tendue

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Frustration
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