Neuf étudiants juifs sur dix ont été victimes d'un acte antisémite, selon un sondage

L'antisémitisme toucherait la quasi-totalité des étudiants juifs. C'est le constat alarmant que dresse un sondage Ifop pour l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), dévoilé dans un premier temps par Le Parisien.

Selon ce sondage, 89% des étudiants juifs ont été victimes, une ou plusieurs fois, d'une remarque véhiculant des stéréotypes sur les juifs dans le cadre de leur vie étudiante (cours, vie associative étudiante, soirée...). 80% disent avoir assisté à une "blague" sur la Shoah ou les juifs (dont 69% plusieurs fois). Un peu moins d'un sur deux (45%) dit avoir été victime d'une injure antisémite, 43% d'attaques concernant Israël et 7% d'une agression physique à caractère antisémite.

67% des étudiants qui ont été victimes d'au moins un acte antisémite l'ont été dans les locaux de leur université ou de leur école, mais en dehors d'un amphithéâtre ou d'une salle de classe. 32% disent en avoir été victimes sur les réseaux sociaux et 27% dans le cadre d'un cours. 24% ont été victimes d'au moins un acte antisémite lors d'une soirée étudiante.

Une perception différente selon les groupes

Des situations qui peuvent avoir un impact direct sur la trajectoire de ces jeunes: 24% des étudiants juifs interrogés pour ce sondage affirment que la peur de l'antisémitisme a conditionné leur choix d'études et d'établissement (10% oui, tout à fait et 14% oui, plutôt).

La perception de l'antisémitisme n'est par ailleurs pas la même selon si on est concerné ou non. Si 50% des étudiants juifs estiment que l'antisémitisme est répandu dans leur université, école ou formation, ce n'est le cas que de 18% de l'ensemble des étudiants. Et si 73% des étudiants juifs estiment que les discours incitant à la haine d'Israël sont répandus dans leur établissement, seuls 18% de l'ensemble des étudiants ont la même perception.

Le rapport 2022 de la Commission nationale consultative des droits de l’homme souligne que "différentes enquêtes françaises et européennes indiquent que l’antisémitisme est perçu comme très répandu en France", voire en augmentation. "Le niveau des actes antisémites, depuis 2000, reste de fait élevé, et ils sont meurtriers", ajoute cette institution indépendante chargée de conseiller le gouvernement et le Parlement.

Article original publié sur BFMTV.com

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