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"Tout près du crash": Borne et Macron taclés par la presse après l'échec des motions de censure

À l'unanimité, les titres de ce mardi pointent l'amateurisme et l'incapacité de gouverner dans laquelle l'exécutif se trouve désormais.

Le vent du boulet n'est pas passé loin du gouvernement. Lundi en fin de journée, la motion de censure transpartisane déposée par le député Charles de Courson a été rejetée de seulement neuf voix à l'Assemblée nationale, et la réforme contestée des retraites sera finalement adoptée. Une victoire "au goût de défaite", souligne unanimement la presse française mardi.

Borne et l'impossibilité de gouverner

Particulièrement visée par les titres de ce jour, la Première ministre Élisabeth Borne qui, pour bon nombre d'éditorialistes, se retrouve désormais en incapacité de gouverner correctement le pays.

"Élisabeth Borne, sauvée mais défaite", titre sobrement Libération, qui note "une victoire au goût amer pour l'exécutif, plongé dans une crise politique". Le quotidien consacre également sa une à la libération du journaliste Olivier Dubois.

L'adoption de la réforme des retraites n'est pas synonyme de victoire pour le président et sa Première ministre, souligne Paul Quinio dans son éditorial, bien au contraire.

"Ils auront depuis deux mois, en défendant mal un projet bâclé, fait la démonstration de leur amateurisme. Ils auront, comme rarement, affaibli un Parlement qui n'avait pas besoin de ça. Il était nécessaire de redorer son blason. Ils ont fait l'inverse", tacle-t-il.

Même son de cloche du côté de La République des Pyrénées, qui souligne que "le gouvernement est passé tout près du crash".

"Le gouvernement n'est pas tombé, mais c'est tout sauf une victoire et la crise reste ouverte", avance l'éditorialiste Jean-Marcel Bouguereau, qui estime plutôt qu'il s'agit là d'une "nouvelle claque pour la Première ministre, car il n'aura manqué que neuf voix pour faire tomber son gouvernement".

Du côté du Parisien/Aujourd'hui en France, on préfère consacrer sa une aux conclusions du dernier rapport du Giec, également publié ce lundi. "Borne sauve son gouvernement à 9 voix près", peut-on sobrement lire.

"Le roi est nu" et dans l'impasse

Emmanuel Macron est lui aussi largement pointé du doigt par la presse. L'Humanité barre sa une d'un seul mot: "Intenable". Le quotidien de gauche brosse le portrait d'un gouvernement fragilisé, et fait état d'une "bataille contre la réforme des retraites" qui se poursuit dans le pays.

"Voilà donc le président contre le pays", grince Maurice Ulrich dans son éditorial. "Le roi est nu", continue-t-il, "avec lui, c'est l'image même de la politique qui est abîmée durablement".

"Et maintenant, que peut faire Emmanuel Macron?", questionne pour sa part Le Figaro, qui constate "l'impasse" dans laquelle se trouve le gouvernement.

Le rejet de la motion de censure constitue "une victoire parlementaire (...), mais en forme de sursis pour l'exécutif qui ne marque qu'une étape dans la crise profonde que traverse actuellement la France", ajoute le quotidien marqué à droite.

Et la une du Midi Libre d'indiquer, perplexe, "Ça passe, mais...". "L'échec des deux motions de censure déposées contre le gouvernement n'a absolument rien réglé. Pire. Ce rejet a fracturé un peu plus la classe politique, réduit la légitimité de la Première ministre, accentué la détermination des opposants", énumère l'éditorialiste Jean-Michel Servant.

Un constat finalement partagé par l'Est Républicain. "C'est toujours l'impasse", note dans son édito Benoît Gaudibert.

"Les cartes sont dans la main d'Emmanuel Macron, plus impopulaire que jamais (...) Du côté du gouvernement comme du côté des syndicats, chacun cherche l'introuvable porte de sortie de la crise sociale et politique qui plombe le pays".

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Patrick Vignal (Renaissance): "Il faut suspendre" la réforme des retraites