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Près de 800 cas de viols ou meurtres recensés par la Minusca

BANGUI (Reuters) - Au moins 785 personnes ont été victimes de viols, tortures ou meurtres entre septembre 2014 et mai 2015 en République centrafricaine, déplore vendredi la mission de l'Onu en RCA (Minusca) dans son premier rapport sur les violations des droits de l'homme dans le pays. La période examinée, qui suit le coup d'Etat de 2013, est généralement considérée comme plutôt calme dans l'histoire récente centrafricaine. La Minusca a été créée en avril 2014. La République centrafricaine connaît depuis la fin septembre une recrudescence des violences qui ont fait plus de 130 morts, même si les affrontements se sont interrompus pendant la visite du pape François les 29 et 30 novembre derniers. La Minusca estime que le pays reste confronté à de graves défis en raison de l'absence de progrès sur la question du désarmement des groupes armés et de l'absence d'autorité de l'Etat sur la majeure partie du territoire. La mission des Nations unies a établi ce rapport de 25 pages à partir des récits de victimes ou de témoins. Les populations déplacées sont les plus affectées par les violences, en particulier les femmes âgées et les enfants, souligne-t-elle. La plupart des quelque 450.000 Centrafricains déplacés par les violences vivent dans des enclaves auxquelles n'ont accès ni les 11.000 casques bleus de la Minusca ni les 900 soldats français de l'opération Sangaris. Certaines sont contrôlées par des chefs de guerre. Musa Gassama, directeur de la division des droits de l'homme de la Minusca, appelle les autorités de Bangui à mettre fin à la culture de l'impunité "profondément enracinée" dans l'ancienne colonie française. Selon les Nations unies, 24 arrestations ont été effectuées sur la base des informations mentionnées dans le rapport. Mais un tribunal pénal spécialement dédié n'a pas vu le jour faute de financements. La Minusca préconise le déploiement de fonctionnaires et de magistrats à travers le pays "afin de rétablir l'autorité de l'Etat et l'état de droit". (Sebastien Lamba; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)