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Près de 300 civils tués et des hôpitaux touchés en Syrie, selon l'Onu

BEYROUTH/GENEVE (Reuters) - Les bombardements du régime syrien et de son allié russe contre les derniers bastions des opposants à Bachar al Assad, dans le Nord-Ouest syrien ont fait plus de 300 morts et 900.000 déplacés parmi les civils depuis le début de l'année, ont annoncé mardi les Nations unies.

"Les civils qui fuient les combats sont contraints de se réfugier dans des zones dépourvues d'abris dont la taille se réduit d'heure en heure", a déclaré la Haute-Commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme Michelle Bachelet.

"Et ils sont toujours bombardés. Ils n'ont tout simplement nulle part où aller", a-t-elle ajouté dans un communiqué dans lequel elle a exprimé "son horreur" face à l'ampleur de la crise humanitaire en Syrie.

Le régime syrien, appuyé militairement par la Russie, a repris en décembre ses bombardements dans le nord-ouest du pays, notamment dans la province d'Alep et celle d'Idlib, dernier grand bastion des opposants à Bachar al Assad.

Depuis le début de cette offensive, près de 900.000 personnes - dont 80% de femmes et d'enfants - ont fui les zones de conflit dans les deux provinces, selon David Swanson, porte-parole de l'Onu.

Toujours selon l'Onu, 298 civils ont été par ailleurs tués depuis le 1er janvier, des morts causées à 93% par le gouvernement syrien et ses alliés.

Les hôpitaux et les centres de soins ne sont pas épargnés à l'image de celui d'Al Kinana, situé à Darat Izza, dans la province d'Alep, où deux employés ont été blessés lundi et les murs éventrés.

"Le grand nombre d'attaques contre des hôpitaux, des installations médicales et des écoles laisse à penser qu'elles ne peuvent pas toutes être accidentelles", a indiqué Rupert Colville, porte-parole de Michelle Bachelet, prié de dire si Damas et Moscou visaient délibérément les civils et les bâtiments protégés.

La Turquie, qui a accueilli 3,6 millions de réfugiés depuis le début du conflit, redoute un nouvel afflux et accuse la Russie de violer les accords de "désescalade" concernant la province d'Idlib conclus en 2017.

Ankara continue toutefois à négocier avec Moscou, mais a fait savoir mardi que les discussions entamées la veille n'étaient "pas satisfaisantes" et a annoncé l'envoi de renforts dans la région. Plusieurs soldats turcs déployés dans le cadre des accords conclus avec la Russie y ont été tués au début du mois.

Selon Moscou, les deux parties ont réaffirmé leur attachement aux accords de 2017. Le communiqué russe ne parle pas des exigences de la Turquie, qui réclame un repli des forces syriennes engagées dans la province d'Idlib.

(Eric Knecht et Stephanie Nebehay, version française Marine Pennetier et Jean-Philippe Lefief, édité par Jean-Stéphane Brosse)