Près de 100 chars Leopard-1 destinés à l’Ukraine bloqués par la Suisse pour des raisons de “neutralité”
Une étrange situation entoure l'envoi de 96 chars allemands Leopard-1 vers l'Ukraine, actuellement bloqués dans un entrepôt en Italie, rapporte Géo ce jeudi 31 août. En juin dernier, la Suisse a mis son veto à cet export en raison de sa "politique de neutralité". Mais en coulisses, des enjeux plus nébuleux semblent motiver cette décision. Vendus en 2016 par l'armée italienne à la société suisse Ruag, les chars sont depuis lors inutilisés, alors que le contrat initial stipulait que ces véhicules devaient être cédés à l'entreprise italienne Goriziane avant 2017. Une clause qui n'a jamais été respectée.
La situation se complique davantage : l'Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark semblaient prêts à acheter ces chars par le biais de Ruag pour les expédier à l'Ukraine, mais le Conseil fédéral suisse a interrompu l'exportation, qualifiant les chars de "matériel de guerre". Car il semblerait que Ruag ait en fait vendu la totalité des chars en secret à l'allemand Rheinmetall. Le ministère de la Défense suisse a ainsi stoppé l’envoi vers la capitale ukrainienne et lancé une enquête pour comprendre les circonstances de cette acquisition et la “tentative d’accords avec l'Allemagne”.
Quelques jours après l’ouverture de l’enquête, nouveau coup de théâtre. Le média allemand Blick révèle qu'un ancien directeur de Ruag et son épouse semblent impliqués dans l’affaire. Le couple, déjà sous le coup d’une enquête pour “corruption, achat et vente de pièces détachées pour véhicules militaires", serait (...)