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Présidentielle: comment le CSA comptabilise-t-il le temps de parole des politiques?

Le logo du CSA (illustration) - Thomas Samson - AFP
Le logo du CSA (illustration) - Thomas Samson - AFP

"Au regard des récents développements", Éric Zemmour peut "être regardé dorénavant, tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national", a estimé le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) dans un communiqué mercredi soir.

Par conséquent, le régulateur a demandé aux médias audiovisuels de décompter, à compter de jeudi, ses prises de parole. Une décision qui a suscité l'ire du polémiste et de ses soutiens. Dans un communiqué, l'éditorialiste de CNews a dénoncé la "censure" dont il ferait l'objet de la part du CSA.

Accumulation d'indices

"Le CSA n'a ni le droit ni la légitimité de juger de l'opinion des gens, et a fortiori de celle des journalistes", a répliqué Éric Zemmour. "Comme éditorialiste, j'ai toujours pris des positions d'ordre politique", a-t-il justifié.

Éric Zemmour laisse toujours placer le doute sur ses intentions quant à la prochaine élection présidentielle. Aucune déclaration de candidature officielle n'a été faite, mais des indices se sont accumulés depuis plusieurs mois, avec une accélération constatée ces dernières semaines.

Mercredi, Le Canard Enchaîné dévoilait notamment qu'une brochure intitulée "Mieux connaître Éric Zemmour" avait été éditée pour oeuvrer à réunir les 500 parrainages nécessaires pour candidater à la magistrature suprême. À l'approche de la publication de son livre le 16 septembre, La France n'a pas dit son dernier mot, une tournée en France aux faux airs de campagne a été annoncée pour assurer la promotion de l'ouvrage.

Quelques indices récents qui tendent à constituer un faisceau concordant d'une probable candidature à la présidentielle, tout comme les mouvements, "Les amis d'Éric Zemmour" ou encore "Génération Z" qui se sont constitués autour de lui.

D'autres personnalités déjà dans ce cas de figure

Si ses soutiens crient à la censure, Éric Zemmour n'est pourtant pas la première personnalité ambiguë sur ses intentions dont le temps de parole est pris en compte par le CSA. Cela a dernièrement été le cas pour Arnaud Montebourg, candidat déclaré depuis quelques jours mais dont le temps de parole est décompté depuis le mois d'avril dernier, ou encore Michel Barnier, un des prétendants de la droite à la présidentielle, dont le temps de parole est comptabilisé depuis le mois de juin, alors qu'il ne s'est déclaré qu'à la fin du mois d'août.

Des décisions prises par le CSA en raison d'indices laissant entendre qu'ils se lanceraient effectivement dans la course et engendrant une présomption de candidature.

Si Éric Zemmour n'est pas rattaché à un parti, le CSA indique à BFMTV qu'il sera comptabilisé comme "divers droite".

Un tiers du temps pour l'exécutif, deux pour les oppositions

Les prises de parole de tous les acteurs politiques à travers les médias audiovisuels sont comptabilisées. À titre d'exemple, au sein du média audiovisuel qu'est BFMTV, une équipe transmet tous les mois au CSA l'ensemble des prises de parole de cet ordre qui ont eu lieu à l'antenne.

Pour l'exécutif, c'est un tiers du temps de parole qui est alloué. Les oppositions se partagent les deux tiers restants, le temps précis dépendant du poids électoral des formations politiques. Les chiffres sont publics et disponibles sur le site du CSA.

Le chef de l'État voit aussi son temps de parole décompté au sein de celui globalement réservé à l'exécutif. Si ce dernier est candidat à sa réélection, son temps de parole de président-candidat en tant que tel ne commence à être nommément comptabilisé qu'au moment de la campagne présidentielle officielle, qui démarre en janvier, à l'instar de chaque candidat déclaré à la présidentielle, afin d'assurer une stricte égalité.

Article original publié sur BFMTV.com