Présidentielle américaine : Tim Walz, un « papa fun du Midwest » qui rassure les démocrates (et au-delà ?)

Candidat au côté de Kamala Harris, Tim Walz a de quoi rassembler avec sa figure de « papa fun du Midwest » (photo postée sur son Instagram le 30 avril ).
Instagram / Tim Walz Candidat au côté de Kamala Harris, Tim Walz a de quoi rassembler avec sa figure de « papa fun du Midwest » (photo postée sur son Instagram le 30 avril ).

ÉTATS-UNIS - Il est un mélange de Jay Pritchett, le patriarche dans Modern Family, le coach Whitey Durham dans Les Frères Scott et Frank Lambert dans la série Notre Belle Famille : le colistier de Kamala Harris, Tim Walz a une aura très particulière et une partie des États-Unis s’en émeut. Sur les réseaux sociaux, depuis qu’il a été choisi pour briguer le poste de vice-président, le gouverneur du Minnesota a hérité du titre du « papa fun du Midwest », qui rassure et rassemble les démocrates… et peut-être même plus encore.

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Comme le souligne le magazine Vogue, pour beaucoup de politiciens, il n’est pas tâche aisée de paraître authentiques, et encore moins de se montrer réellement réconfortants, sans paraître malaisant, voire effrayant en essayant. Pourtant, Tim Walz, semble avoir fait de l’exercice un jeu d’enfant tant il a, tout au long de sa carrière, cultivé une personnalité de « Monsieur Tout-le-Monde ». C’est ce que montre ce montage vidéo publié par le HuffPost américain :

Entre « chasse, pêche et tradition » et conseils bienveillants de papa

Avant sa carrière politique, Tim Walz a été professeur de géographie, coach de football américain, mais aussi surveillant de cantine… avant d’entrer à la garde nationale. C’est également un vrai papa puisque lui et sa femme Gwen, éducatrice, sont les parents de Hope, 23 ans, et de Gus, 17 ans.

Le colistier démocrate, né à West Point, dans le Nebraska et qui vit dans le Minnesota depuis 1996, porte également fièrement son héritage du Midwest, dans « l’Amérique profonde ». Cet ancien vétéran de la garde nationale s’est affilié à la branche locale du Parti démocrate, appelée le Parti démocrate-paysan-ouvrier du Minnesota.

Sur ses réseaux sociaux, il s’affiche avec ses chiens, à la chasse ou à la pêche. On peut également le voir se filmer en selfie avec sa fille végétarienne, plaisanter avec elle en lui demandant si un corndog à la dinde pourrait lui aller. Ailleurs, on peut le voir donner des conseils pour réparer une pièce de voiture à ses abonnés, comme un papa pourrait le faire.

Avec ses blagues de « daron » pas très drôles, en décalage, sa casquette au motif camouflage ou sa calvitie de cheveux blancs et son sourire jovial, un tour sur ses réseaux… ferait presque oublier qu’il est en lice pour devenir vice-président des États-Unis.

Une « normalité » qui rassure

Et c’est ce qui plaît aux internautes après avoir cru ces derniers mois devoir faire un choix entre le déclinant Joe Biden et l’hystérique Donald Trump. Ce vent de fraîcheur et de spontanéité galvanise ses partisans qui ont lancé sur les réseaux sociaux le hashtag #BigDadEnergy, vantant son image de « monsieur Tout-le-Monde », qui, par sa « normalité » confiante, rassure et semble pouvoir faire face aux « bizarreries » de Donald Trump et JD Vance.

Même sa tactique pour booster la campagne des démocrates et simple, mais efficace : il s’amuse à tacler le clan Trump avec un seul mot pour qualifier le camp républicain : « weird ». Soit en Français « bizarre, étrange », comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous. Un terme qui fait mouche par sa simplicité, mais qui participe à décrédibiliser les déclarations de l’ancien président et de son colistier. « Les mots “bizarre” et “flippant” sont plus doux que “fasciste” ou “criminel”, et plus amusants à prononcer », souligne le New York Times. Par son authenticité et son énergie d’un père de sitcom, Tim Walz « fait passer ses adversaires politiques pour des élites déconnectées de la réalité », appuie The Atlantic.

Un fan de Taylor Swift

En plus de cela, « Coach Walz », comme le surnomme parfois Kamala Harris, est également fan de Taylor Swift. Le 23 juin 2023 dans son État, il a proclamé le Taylor Swift Day, pour célébrer les dates de concert du Eras Tour qui s’y déroulaient, souligne Vanity Fair. Il a fait de même pour Beyoncé. Voilà qui devrait encore toucher et séduire une partie du jeune lectorat.

« Tim Walz est le père que toute une génération aurait aimé avoir au lieu de celui qu’elle a perdu à cause de Fox News », a résumé une internaute sur X, dans un post devenu viral.

Malgré cette image bien ancrée de père de famille de l’Amérique profonde, qui pourrait même rassurer certains républicains, Tim Walz est connu pour ses engagements dans des causes ultra progressistes. Déjà, lorsqu’il était professeur de lycée, il a soutenu la création de l’alliance des élèves homos et hétéros pour laquelle il a d’ailleurs été président. Une fois au pouvoir, il a adopté un programme politique comprenant des investissements dans l’éducation et les soins et des protections renforcées les droits LGBTQ+.

Il a également fait de la protection du droit à l’avortement son combat en s’engageant à faire de son État un sanctuaire pour les femmes cherchant à avorter. Parmi les autres mesures qu’il a prises : la gratuité des repas scolaires, la légalisation du cannabis pour les plus de 21 ans, l’autorisation des sans-papiers à passer leur permis de conduire et l’augmentation des congés maladie ou parentaux.

Contrôle des armes à feu

Malgré son amour pour la chasse, Tim Walz se positionne même pour un contrôle de la vente des armes à feu. Pourtant, en 2016, il était surnommé par le par le New York Times comme « chouchou de la National Riffle Association », la NRA. Mais en 2018, la tuerie de masse sanglante dans l’école de Parkland lui fait l’effet d’un électrochoc. Poussé par sa fille Hope à agir, il a, selon le Washington Post, reversé les sommes qu’il avait reçues de la NRA à des œuvres caritatives pendant la campagne électorale de 2018. En 2023, il a également fait adopter une loi pour étendre les vérifications des antécédents des personnes désirant acheter une arme.

Un « papa fun » qui donne des conseils, mais qui garde visiblement l’esprit ouvert pour en recevoir. Ainsi, Vogue se demande : « Est-il possible que les démocrates aient accompli l’impossible et aient déniché au cœur du pays la chose la plus rare qui soit – un homme vraiment sympathique ? ».

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