Présidentielle américaine : Kamala Harris interrompue par des militants pro-palestiniens pendant son meeting
ÉTATS-UNIS - Hausser le ton pour couper court aux protestations. La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, désormais en lice pour la course à la Maison Blanche, a tenu un meeting difficile à Détroit dans le Michigan, ce mercredi 7 août. La candidate démocrate a dû hausser la voix pour s’imposer face à une poignée de militants pro-palestiniens qui ont interrompu son discours.
« Kamala, Kamala, tu ne peux pas te cacher ! Nous ne voterons pas pour le génocide », ont clamé ces militants au milieu d’une foule de partisans venue acclamer la candidate et son colistier fraîchement nommé, Tim Walz. La vice-présidente des États-Unis a alors interrompu son discours.
Après un silence, elle a déclaré le visage fermé : « Vous savez quoi ? Si vous voulez que Donald Trump gagne, dites-le. Sinon, c’est moi qui parle », comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo ci-dessous, partagée par le journaliste Yashar Ali. Les membres de la campagne ont rapidement escorté les manifestants hors du lieu, selon les informations de NBC News.
In Detroit, after protestors for the Palestinian cause disrupted her speech for a second time, Vice-President Kamala Harris says:
“You know what? If you want Donald Trump to win, then say that, otherwise I’m speaking.”
When the protestors had disrupted her speech moments… pic.twitter.com/d25rr6iWSk— Yashar Ali 🐘 (@yashar) August 8, 2024
Les manifestants avaient déjà perturbé le discours de la candidate démocrate quelques instants auparavant. Kamala Harris avait alors déclaré : « Je suis ici parce que nous croyons en la démocratie, la voix de chacun compte, mais là c’est moi qui parle ». Une stratégie politique identique à celle déployée par Joe Biden plus tôt dans la campagne, avant qu’il ne se désiste après avoir enchaîné de nombreuses bourdes.
Des critiques qui infusent la campagne depuis des mois
Depuis le début de la campagne, le camp démocrate se trouve régulièrement confronté à des interruptions de discours ou des interpellations directes de militants pro-palestiniens. Depuis l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre, Israël, dont les États-Unis sont le principal allié, bombarde sans relâche la bande de Gaza.
De quoi nourrir les critiques contre Joe Biden sur son refus d’appeler au cessez-le-feu et les livraisons d’armes à Israël. Le président américain a jusqu’ici mené un jeu d’équilibriste, multipliant les déclarations sans pour autant prendre d’engagement concret. Fraîchement déclarée candidate du camp démocrate, et vice-présidente des États-Unis depuis 2021, Kamala Harris hérite assez logiquement des mêmes critiques.
Si elle devance de peu Donald Trump dans les sondages pour la course à la Maison Blanche, elle ne peut se permettre de faire l’économie des votes des jeunes ou des communautés religieuses concernées.
« Les musulmans et arabes américains ne représentent pas énormément au niveau de l’électorat, mais leur impact dans une élection très serrée peut être important », soulignait ainsi auprès du HuffPost dans un précédent article Jérôme Viala-Gaudefroy. Chargé de cours à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, il citait justement l’exemple du Michigan : « Joe Biden l’a remporté avec quelque 150 000 voix d’avance en 2020 et où la communauté musulmane compte environ 130 000 personnes ».
Le mouvement Uncomitted s’est entretenu avec Kamala Harris
Le groupe militant qui a perturbé le meeting de Kamala Harris ce mercredi se fait appeler « Uncomitted », justement parce qu’il appelait dans un premier temps à ne pas voter pour Joe Biden, et désormais donc à boycotter la candidature de Kamala Harris. En amont du meeting, les fondateurs du mouvement se sont brièvement entretenus avec Kamala Harris et Tim Walz.
Au cours de cet échange, Layla Elabed, cofondatrice de Uncommitted, a déclaré : « Les électeurs du Michigan veulent vous soutenir, mais nous avons besoin d’une politique qui sauvera des vies à Gaza dès maintenant. Je rencontre tous les jours dans le Michigan des membres de communautés qui perdent des dizaines et des centaines de membres de leur famille à Gaza ».
La militante a ensuite ajouté : « Nous avons besoin d’un embargo sur les armes. Allez-vous nous rencontrer pour parler d’un embargo ? ». Selon le communiqué publié par Uncommited, Kamala Harris a fait part de sa sympathie et s’est déclarée ouverte pour en discuter. Business as usual
À voir également sur Le HuffPost :
Woodkid s’insurge contre l’utilisation de son « hymne LGBT+ » par Donald Trump
Présidentielle américaine : Joe Biden s’inquiète de ce que fera Donald Trump s’il perd l’élection