Kamala Harris sur CNN : Israël, immigration… la candidate s’exprime enfin sur les sujets sensibles

Accompagnée de son colistier Tim Walz, Kamala Harris a affirmé ses idées sur plusieurs sujets sensibles au coeur de la campagne présidentielle américaine.
Capture d’écran Youtube CNN Accompagnée de son colistier Tim Walz, Kamala Harris a affirmé ses idées sur plusieurs sujets sensibles au coeur de la campagne présidentielle américaine.

PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE - Elle était attendue au tournant, et le virage a finalement été plutôt bien négocié. Le premier grand oral de la candidate démocrate Kamala Harris a eu lieu dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 août, avec diffusion d’une longue interview par la chaîne CNN. Un moment médiatique et politique très attendu du fait de l’absence de véritable prise de parole avec contradiction de la vice-présidente américaine depuis le retrait de Joe Biden.

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Accompagnée de Tim Walz, son colistier et donc futur vice-président en cas de victoire le 5 novembre contre Donald Trump, Kamala Harris a ainsi été poussée à s’exprimer en longueur sur plusieurs sujets centraux de cette campagne présidentielle, ce dont elle a profité pour glisser quelques tacles à son rival républicain.

Le « droit à se défendre » d’Israël

Souvent critiquée pour son manque d’expérience ou de connaissance sur les sujets internationaux, Kamala Harris a notamment abordé la question sensible du soutien américain à Israël dans sa guerre à Gaza. En l’occurrence, elle a réitéré son soutien au droit d’Israël « à se défendre » et a répondu « non » à la question de savoir si, présidente, elle suspendrait les livraisons américaines d’armes à Israël. Cela alors que la guerre se poursuit entre Israël et Palestiniens depuis près de onze mois.

Toutefois, la démocrate a aussi déclaré que « beaucoup trop de Palestiniens innocents avaient été tués » et a appelé à « un cessez-le-feu », restant sur ce point assez proche de la ligne défendu depuis le 7 octobre par Joe Biden. Un positionnement sans grand effet jusqu’à présent, malgré les efforts déployés par la démocratie américaine.

Encore plus sensible au niveau national, le thème de l’immigration s’est également invité dans les échanges avec la journaliste Dana Bash. Un sujet sur lequel Kamala Harris est particulièrement attaquée par Donald Trump, et sur lequel la démocrate de 59 ans a assuré qu’il devait y avoir des « conséquences » pour les personnes entrant de manière illégale sur le territoire américain.

Née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, Kamala Harris a par ailleurs refusé de répondre à une question sur une autre attaque de Donald Trump, qui l’accusait cette fois d’être « devenue noire » pour des raisons électoralistes, à savoir pour rallier les voix de certains pans de la population. Ce à quoi elle a répondu qu’il s’agissait de « la même vieille rengaine », avant d’ajouter : « Question suivante, s’il vous plaît ».

Prête à nommer un ministre républicain

Réalisée en marge d’un déplacement de campagne en Géorgie, État clé du sud du pays, cette interview a également permis à Kamala Harris de s’exprimer sur l’épineux sujet de la fracturation hydraulique, une méthode d’extraction d’hydrocarbures dénoncée par les défenseurs de l’environnement, mais encouragée par un certain nombre d’électeurs.

« Nous pouvons faire croître et développer une économie florissante basée sur les énergies propres sans interdire la fracturation », a assuré la vice-présidente, alors qu’elle s’était prononcée contre cette technique par le passé. Il faut dire qu’il s’agit d’un sujet important de l’autre côté de l’Atlantique, en particulier dans l’État très convoité de Pennsylvanie, dans lequel le secteur des hydrocarbures est un important pourvoyeur d’emplois et de revenus.

La vice-présidente, qui avait précédemment adopté sur l’immigration et l’énergie des positions plus progressistes, a quand même tenté d’assurer que « ses valeurs n’avaient pas changé ». Passant de l’énergie à l’environnement, Kamala Harris a d’ailleurs affirmé que « le changement climatique était une réalité, que c’est une question urgente » et que les États-Unis doivent tenir des « objectifs » en termes d’émission de gaz à effet de serre. Une manière de creuser un peu plus le fossé idéologique avec Donald Trump sur ce dernier point.

D’ailleurs, l’ancien président américain en a pris pour son grade sur CNN, lorsque Kamala Harris a jugé que l’Amérique était « prête à tourner la page » Trump, qui lui sera opposé, quatre ans après avoir été battu par Joe Biden. Avant de marquer son désir de réconciliation politique en affirmant qu’il « serait une bonne chose pour les Américains qu’il y ait un ministre républicain dans (son) gouvernement », si elle remporte l’élection de novembre.

Un exercice en fin de compte relativement réussi pour Kamala Harris, à qui il ne reste désormais que quelques jours avant son premier grand face-à-face avec Donald Trump, le 10 septembre. En attendant Kamala Harris poursuit sa stratégie d’écumage des fameux « swing states », ces États pivot qui promettent d’être particulièrement disputés en novembre. Et dont le résultat fera celui de l’élection.

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