Présidentielle 2022: Jean-Marie Le Pen désormais prêt à lâcher sa fille pour Éric Zemmour

Jean-Marie Le Pen, founder of France's far-right National Front political party, reacts during an interview with Reuters in Montrerout, France, February 27, 2018.  Picture taken February 27, 2018.  REUTERS/Charles Platiau (Photo: Charles Platiau via Reuters)
Jean-Marie Le Pen, founder of France's far-right National Front political party, reacts during an interview with Reuters in Montrerout, France, February 27, 2018. Picture taken February 27, 2018. REUTERS/Charles Platiau (Photo: Charles Platiau via Reuters)

POLITIQUE - Un coup de menhir dans le dos. Dans un entretien au Monde ce samedi 2 octobre, Jean-Marie Le Pen s’est dit prêt à soutenir Éric Zemmour face à sa fille lors de la présidentielle 2022, et ce, alors que le polémiste est désormais donné juste derrière Marine Le Pen dans un sondage.

Fini le temps pas si lointain où le fondateur de feu le Front national estimait que le polémiste plusieurs fois condamné pour incitation à la haine n’avait “pas le gabarit” pour briguer l’Élysée. À sept mois de l’élection présidentielle, la position de Jean-Marie Le Pen sur une éventuelle candidature d’Éric Zemmour a évolué. Au point qu’il se dit désormais prêt à le soutenir “si Éric est le candidat du camp national le mieux placé”.

Ce n’est pas encore le cas, puisqu’Éric Zemmour n’est de toute façon pas encore candidat. Mais l’hypothèse se consolide, et Marine Le Pen apparaît menacée: pour la première fois, un sondage Ipsos Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien a donné l’ex-journaliste et chroniqueur en troisième position des intentions de vote avec 15%, juste derrière la candidate déclarée du RN à 16%.

Le discours de Zemmour “rafraîchissant” selon Le Pen

Cela ne semble pas surprendre Jean-Marie Le Pen: “Marine a abandonné ses positions fortifiées et Éric occupe le terrain qu’elle a quitté”, affirme-t-il. D’ailleurs, il se reconnaît lui-même dans les propos du polémiste: “Il (Zemmour, NDLR) est monté sur la barricade en disant des choses que personne n’osait dire, à part moi. Il dit ce que je pense, mais avec une audience supérieure”, ajoute Le Pen dans Le Monde.

Même entente sur le rôle de Pétain pendant la Seconde Guerre mondiale. “C’était pas Pétain le patron, il a défendu les juifs français et livré les étrangers”, assure Jean-Marie Le Pen, défendant un Éric Zemmour jugé et relaxé pour avoir présenté Pétain comme le “sauveur” des Juifs français. “Le Menhir” lui-même déjà condamné pour contestation de crime contre l’humanité trouve le discours du polémiste “rafraîchissant”.

La similitude des discours entre Le Pen père et Zemmour n’a pas échappé aux actuels cadres du RN, qui les rejettent fermement. La radicalité est “une partition qu’a longtemps jouée Jean-Marie Le Pen et que joue aujourd’hui Éric Zemmour”, affirmait le 1er octobre Jordan Bardella, patron par intérim du parti, dans un entretien au Figaro. Avant d’ajouter:Cette radicalité, nous n’avons pas envie d’y retourner. Nous ne reviendrons pas au Front national.”

Il n’empêche que le soutien du patriarche de la famille Le Pen au polémiste risque bien de raviver les tensions avec sa fille. Surtout après l’échec des régionales, où Jean-Marie Le Pen avait déjà appelé sa successeure à “revenir aux fondamentaux” pour éviter “la disparition” du parti.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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