Le président sud-coréen fait face à une seconde motion de destitution
Yoon Suk Yeol affirme vouloir se battre jusqu’à la dernière minute alors qu'il fait face à une nouvelle motion de destitution qui sera votée samedi.
Les législateurs sud-coréens procéderont samedi à un second vote au Parlement en vue de la destitution du président Yoon Suk Yeol, à la suite de sa brève tentative d'imposer la loi martiale, qui a suscité de vives critiques et provoqué une crise politique.
Le vote devra être soutenu par 200 des 300 membres de l'Assemblée nationale pour être adopté, et ce n'est qu'ensuite que l'affaire sera portée devant la Cour constitutionnelle.
Pendant ce temps, M. Yoon, qui fait l'objet d'une enquête criminelle pour trahison présumée et qui s'est vu interdire de quitter le pays, sera mis en congé jusqu'à ce que la Cour rende son verdict, selon des rapports locaux.
Refusant de démissionner, le président en difficulté a déclaré jeudi, dans un discours télévisé, qu'il "se battrait jusqu'au bout" et qu'il défendrait sa décision de prendre le contrôle du pays.
Bien que la décision de M. Yoon ait été annulée six heures seulement après avoir été rendue publique, les appels à la démission se sont multipliés dans l'opposition et même au sein de son parti, créant une crise politique sans précédent.
M. Yoon a présenté ses excuses pour le décret sur la loi martiale, affirmant qu'il ne se soustrairait pas à la responsabilité juridique ou politique de la déclaration.
Après avoir soudainement installé la loi martiale, avant de faire marche arrière quelques heures plus tard, le président sud-coréen a échappé à une motion de destitution, mais il n’est pas au bout de ses peines.
L’opposition, qui ne décolère pas depuis cet épisode, a soumis, jeudi, une nouvelle motion pour le démettre de ses fonctions.
Cette dernière sera votée ce samedi.
Pour qu'elle soit adoptée, il faudra 200 voix sur les 300 que compte le parlement.
Forte de 192 sièges, l’opposition espère, après plusieurs jours de tractation en coulisses, convaincre des députés du parti au pouvoir de s’allier avec elle.
Poussé vers la sortie par son propre parti, le président Yoon Suk Yeol, a promis de se battre.
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