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Précarité. En Algérie, colère après la mort d’une étudiante dans une cité universitaire

La grogne monte sur les campus algériens depuis la mort accidentelle, samedi 6 février, d’une jeune femme de 24 ans. Dortoirs bondés, locaux insalubres… Les étudiants dénoncent leurs conditions de vie et ressuscitent les slogans du Hirak. Le quotidien Liberté est allé à leur rencontre.

À la résidence universitaire Ouled Fayet II, dans la banlieue sud-ouest de la capitale [Alger], l’atmosphère est lourde. La cité semble être dépeuplée après la mort tragique de la jeune étudiante de 24 ans, Nacéra, suite à l’explosion d’une bonbonne de gaz dans sa chambre [samedi 6 février]. Sur les visages des rares étudiantes qui quittent leur hébergement de “fortune” pour rejoindre leurs classes, la colère et la tristesse se lisent sur les visages.

La gorge nouée, les yeux cernés, Amel, une jeune résidente de 22 ans, qui connaissait la défunte, a du mal à trouver les mots pour exprimer sa peine. “Nacéra n’est pas la première victime de l’abandon. Nous avons dénoncé plusieurs fois les conditions d’hébergement catastrophiques dans cette cité. En vain. Nous sommes constamment humiliées et abandonnées”, se désole-t-elle. Et d’ajouter :

Cela fait plus de quatre ans que je réside ici, rien n’a changé. Et plus le temps passe, plus la vie devient insoutenable.”

Saleté, surpopulation, vols

Un peu plus loin, à la cité universitaire de filles d’Ouled Fayet I, une ancienne caserne militaire transformée en dortoir pour les étudiantes, Zohra affirme que “les femmes, responsables des pavillons, débarquent, souvent au milieu de la nuit, dans nos chambres sans demander la permission”. Elle et ses camarades de chambre constatent, presque chaque matin, la disparition de leurs effets personnels.

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Nous n’avons aucune intimité”, clame-t-elle. Zohra semble en avoir gros sur le cœur. Elle aborde également le manque d’hygiène flagrant qui caractérise leur cité. Elle assure croiser “très rarement

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