Pour Poutine, la Syrie vaut bien une messe

Vladimir Poutine et le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, en novembre.

En échec au Moyen-Orient, le président russe est derrière une rencontre inédite entre le chef de son Eglise orthodoxe et le pape, à Cuba ce vendredi.

Le moment est mémorable. Pour la première fois dans l’histoire des Eglises, le pape de Rome et le patriarche de Moscou et de toutes les Russies vont enfin se rencontrer, ce vendredi à l’aéroport de La Havane. Bien que cette entrevue ait été préparée de longue date, la nouvelle a créé un effet de surprise. Pourquoi maintenant ? Le pape François a manifesté son désir de rencontrer le patriarche Kirill il y a un certain temps déjà. «Il lui a dit, c’est quand tu veux, où tu veux, résume Sergueï Tchapnine, l’ancien rédacteur en chef du Journal Moskovskoï Patriarkhii («journal du patriarcat de Moscou»), très introduit dans les affaires de l’Eglise orthodoxe. C’est donc du côté de Moscou que la situation ne parvenait pas à se débloquer.»

Envahisseur

Depuis la chute de l’URSS, Moscou a entretenu une relation angoissée avec Rome, refusant d’établir des relations directes avec le Vatican à cause d’irréconciliables dissensions. L’Eglise catholique, perçue comme un envahisseur, était accusée de faire du prosélytisme sur les «terres canoniques orthodoxes» (alors que l’Eglise russe, dans les années post-soviétiques, n’était pas encore l’institution forte et triomphante d’aujourd’hui ) et de cautionner le rétablissement de l’Eglise uniate en Ukraine de l’Ouest, au détriment des paroisses du patriarcat de Moscou. Mais c’est de l’histoire ancienne. «Il n’y a plus de problèmes avec les catholiques. Les relations sont fraternelles et confiantes», tranche le porte-parole du patriarcat, le père Alexandre Volkov.

Kirill prend néanmoins le risque de s’aliéner une partie de ses ouailles. La partie la plus active de la communauté orthodoxe en Russie est aussi la plus conservatrice, la plus anti-occidentale et anti-œcuménique, d’autant que ces sentiments ont été nourris et entretenus durant des années par la hiérarchie. L’Eglise catholique est (...)

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