Poutine arrêté au prochain G20 au Brésil ? « Pas de raison », assure Lula, avant de retourner sa veste

Poutine arrêté au prochain G20 au Brésil ?  « Pas de raison », assure Lula, sauf que... (Photo de Lula et Poutine prise en mai 2010 à Moscou)
ALEXEY DRUZHININ / AFP

INTERNATIONAL - Le président russe Vladimir Poutine sera-t-il arrêté s’il se rend au prochain sommet du G20 organisé en 2024 à Rio de Janeiro ? Le chef de l’État brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a donné deux informations contraires à ce sujet en l’espace de 48 heures, pour au final déclarer que cette décision appartient à la justice, ce lundi 11 septembre.

Au cours d’un entretien diffusé samedi soir sur la chaîne télévisée indienne Firstpost, Lula avait d’abord assuré que Vladimir Poutine recevrait une invitation à se rendre dans la ville brésilienne, et ce malgré le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) émis en mars, qui l’accuse de crimes de guerre pour la déportation d’enfants ukrainiens.

« Je peux vous dire que si je suis président du Brésil et s’il vient au Brésil, il n’y a pas de raison qu’il soit arrêté », avait déclaré Lula en marge du sommet du G20 organisé ce week-end à New Delhi. Le Kremlin dément les accusations de la CPI, jugeant que le mandat d’arrêt contre le dirigeant russe est « nul ».

Toutefois, la situation n’est pas si simple et Lula est rapidement revenu sur sa décision. Le Brésil est en effet signataire du Statut de Rome de 1998, le traité international qui a entraîné la création de la CPI en 2002, et devrait donc théoriquement arrêter le président russe s’il entrait sur son territoire.

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Au lendemain de la clôture du sommet de New Delhi, Lula a donc changé son fusil d’épaule. « Je ne sais pas si la justice brésilienne l’arrêtera. C’est à la justice d’en décider, pas au gouvernement », a déclaré Lula aux journalistes lundi matin.

Le sommet du G20 à Rio de Janeiro étant prévu pour novembre 2024, M. Lula a dit espérer que « d’ici là, la guerre sera terminée ». Mais le dirigeant brésilien a semblé également remettre en question l’adhésion du Brésil à la CPI, faisant valoir que « les pays émergents signent souvent des choses qui leur sont préjudiciables ».

« Je veux savoir pourquoi nous sommes membres (de la CPI) et pas les États-Unis, ni la Russie, ni l’Inde, ni la Chine », a souligné Lula. « Je ne dis pas que je vais quitter la Cour, je veux juste savoir pourquoi le Brésil est un signataire » du statut de la CPI, a-t-il toutefois ajouté.

« Nous aimons bien prendre soin des gens »

Vladimir Poutine n’a pas assisté ce week-end à la réunion du club des grandes économies développées et émergentes mondiales, comme en 2022 à Bali, mais y a été représenté par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

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Le dirigeant brésilien a rappelé au cours de l’entretien qu’une réunion des dirigeants des Brics, bloc de pays émergents comptant notamment le Brésil et la Russie, aurait lieu en territoire russe avant la prochaine rencontre des dirigeants du G20.

« Tout le monde va se rendre (au sommet) des Brics, alors j’espère qu’ils viendront au sommet du G20 au Brésil. Au Brésil, ils sentiront une atmosphère de paix », a assuré Lula.

« Nous aimons bien prendre soin des gens. Alors je pense que Poutine peut se rendre facilement au Brésil », a-t-il ajouté.

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