La poussée sécuritaire profite aux passeurs

La poussée sécuritaire profite aux passeurs

Plus les mesures imposées par Londres et Paris sont strictes, plus les migrants qui veulent traverser la Manche se tournent vers le crime organisé.

Transformer Calais en cul-de-sac pour les migrants : la politique déployée par les autorités françaises et britanniques est simple. Elle parie sur le découragement des candidats à l’exil, afin de détourner les flux de l’Angleterre, et s’appuie sur un renforcement des contrôles, avec accès ultrasécurisé des zones frontalières, le port des ferrys et le quai d’embarquement du tunnel sous la Manche. Seuls, les voyageurs clandestins ne passent plus qu’au compte-gouttes, en prenant de plus en plus de risques. Le nombre de décès n’a jamais été aussi élevé, avec déjà neuf morts depuis juin. Alors les migrants sont obligés de s’en remettre aux réseaux de passeurs, qui ont les moyens logistiques pour franchir les douanes. C’est le paradoxe de Calais, où la poussée ultrasécuritaire de ces derniers jours favorise le crime organisé.

Sur place, l’urgence de la situation est indéniable, il faut soulager un port qui n’en peut plus d’être l’une des frontières de l’espace Schengen. Le Royaume-Uni ne fait pas partie de cet espace de libre circulation au sein de l’Union européenne et a négocié, en 2003 lors des accords du Touquet, que les contrôles douaniers se fassent du côté français. Du coup, les campements de migrants s’entassent de ce côté-ci de la Manche depuis plus de dix ans. Avec, depuis un an, une surpopulation qui dépasse les Etats comme les associations humanitaires.

Hautes grilles blanches. L’Angleterre a découvert l’ampleur du problème lors du blocage du port français par les marins de My Ferry Link, fin juin, en plein cœur de la transhumance estivale. Leur action a créé des embouteillages monstre, dont ont profité les réfugiés. Les Britanniques sont restés estomaqués devant les images choc de ces grappes d’hommes érythréens, soudanais, syriens, afghans prenant d’assaut les camions pour tenter le passage illégal dans leur pays. (...)

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