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Pourquoi "The Suicide Squad" sera très différent du film de 2016

Idris Elba, Joel Kinnaman et Peter Capaldi dans
Idris Elba, Joel Kinnaman et Peter Capaldi dans

Parti de Marvel en 2018 avec pertes et fracas, le réalisateur James Gunn (Les Gardiens de la Galaxie) signe cet été chez la concurrence DC l’un des blockbusters les plus attendus du moment: une nouvelle version du comics Suicide Squad, qui doit faire oublier un premier film de triste mémoire.

Attendu au cinéma le 28 juillet, The Suicide Squad est annoncé comme un film de braquage à l'humour trash décomplexé. Le casting du film de 2016 a été en partie renouvelé, à l'exception de Margot Robbie (Harley Quinn), Joel Kinnaman (Rick Flag), Jai Courtney (Captain Boomerang) et Viola Davis (Amanda Waller). Exit donc Will Smith, Cara Delevingne et Jared Leto et place à Idris Elba (Bloodsport), John Cena (Peacemaker), Michael Rooker (Savant), Peter Capaldi (Thinker), Pete Davidson (Blackguard), Nathan Fillion (Arm-Fall-Off-Boy) et Taika Waititi dans un rôle encore secret.

Débauché par Warner, James Gunn a obtenu carte blanche pour imaginer une superproduction dont l'ambition est de donner un nouveau souffle à un genre arrivé à saturation. Approché initialement pour réaliser une nouvelle version de Superman, James Gunn a décliné, préférant à l’homme d’acier les pires ordures de l’univers DC. Le choix peut paraître étonnant. Il l'est moins pour James Gunn, qui rêve avec The Suicide Squad de relancer un genre désormais disparu, celui des films de guerre et de casse, qui a connu ses grandes heures dans les années 1960 et 1970 avec Les 12 Salopards (1967)et Quand les aigles attaquent (1968) avec Clint Eastwood.

https://www.youtube.com/embed/cU7JJYyjcgQ?rel=0"C'est un genre de film génial, mais on l’a complètement délaissé, pour une raison que j’ignore", déplore James Gunn au micro de BFMV. "Je me suis rendu chez Warner et je leur ai proposé de construire le plus gros décor de tous les temps pour y mettre en scène le film de guerre et de casse le plus important de l’histoire. Je pensais qu’on me dirait que j’étais fou. Et on l’a fait! Utiliser les super-héros pour raconter ce genre d’histoire était parfait. Ils nous ont aussitôt donné l’argent nécessaire pour le faire."

"Les personnages se tuent vraiment!"

Déjà réalisateur des atypiques Gardiens de la Galaxie chez Marvel, James Gunn a toujours préféré les anti-héros. "Il y a quelque chose de très attirant chez les super-méchants, car on prend pour argent comptant le fait que Batman, Superman ou Thor sont des gentils alors qu’ils tabassent quand même des gens! Dans The Suicide Squad, les personnages sont plus ambigus. Il y a Ratcatcher 2 qui est plutôt sympa, d’autres moins sympas comme le Thinker et entre les deux il y a juste des gens qui ont du mal à être gentils, comme la plupart d’entre nous. C’est très intéressant à raconter." James Gunn voit en The Suicide Squad une version plus trash des Gardiens de la Galaxie:

"Les Gardiens, ils sont tous gentils. Même ce salopard de Rocket, il a un cœur en or. Quand Drax et Rocket menacent de se tuer, on sait qu’ils ne vont pas le faire. Dans The Suicide Squad, les personnages non seulement menacent de se tuer, mais en plus ils le font vraiment!"

James Gunn apprécie le challenge que représente une adaptation en prises en vues réelles de Suicide Squad: "Suicide Squad parle de méchants de série B complètement idiots. Le gouvernement américain s’en sert comme de la chair à canon. Seuls les méchants les plus pathétiques peuvent donc être utilisés. Polka-Dot Man est le premier auquel j’ai pensé. Personne ne le connaît, mais quand vous allez découvrir dans le film qui il est et d’où il vient, on se rend compte que c’est une personne hyper triste, avec une histoire très sombre. Ça m’a beaucoup inspiré pour le reste de l’histoire."

"Croire en ce que nous voyons à l’écran"

James Gunn a aussi adopté un style de mise en scène très immersif pour rompre l’artificialité du genre. "Les films de super-héros commencent un peu tous à se ressembler", confie le réalisateur. "Avec The Suicide Squad, il fallait adopter une mise en scène complètement différente de ce qu’on a l’habitude de voir dans ce genre de production. Je voulais vraiment qu’on soit avec ces personnages, que l’on ressente viscéralement ce qui leur arrive. Je voulais tourner le film d’une manière naturaliste, vivante, où les personnages sont vrais et ancrés dans la réalité."

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Watchmen, comics fondateur d’Alan Moore et Dave Gibbons sorti en 1986 qui a renouvelé entièrement la manière de raconter des histoires de super-héros dans la BD américaine, a beaucoup inspiré James Gunn: "Alan Moore et Dave Gibbons se sont emparés des super-héros, et ils en ont fait de vrais humains. Quand leurs personnages se battent, c’est moche, c’est vrai, il y a du sang. Je voulais vraiment transposer cette atmosphère dans un film à grand spectacle. Je crois que plus que jamais on a besoin de croire en ce que nous voyons à l’écran."

James Gunn rend également hommage dans son film au scénariste James Ostrander, architecte de la refonte de la Suicide Squad en 1987. Le réalisateur a fait appel à lui pour une scène, celle où ils placent une bombe dans le cerveau des membres de la Suicide Squad. "Il a été acteur avant d’être scénariste de comics!", rappelle James Gunn. "Je le voulais absolument dans le film. J’adore son travail. Je lui dois beaucoup. Pour moi, The Suicide Squad s’inscrit dans la continuité de son travail à la fin des années 1980."

Signe que le tournage s’est déroulé sans accroc, et de la totale confiance de James Gunn en son sujet, The Suicide Squad a été terminé sans tournage additionnel, sans dépassement, et à l’heure. Ce qui n’arrive jamais sur des projets d’une telle ampleur. "James a fait en sorte que le plateau soit un endroit chaleureux. où personne n’avait à se soucier d’apporter des idées ou de faire des suggestions. C’était probablement le plateau le plus heureux sur lequel j’ai été", assure Charles Roven, producteur des films de l’univers cinématographique de DC. "J'ai fait beaucoup de films, et on ne rencontre pas tout le temps des réalisateurs avec une vision aussi claire de ce qu’ils veulent faire avec leur film."

Article original publié sur BFMTV.com