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Pourquoi le tennis se joue-t-il en silence?

"Monsieur le journaliste, s'il vous plait!" L'arbitre du match Isner-Benchetrit, dimanche à Roland-Garros, a dû insister pour que Nelson Monfort baisse d'un ton ses commentaires de bord de court, rendus plus perceptibles par le vide des travées. Même John Isner a fini par expédier une balle en direction du bavard de France Télévisions, posté sur la terrasse du court n°7.

C'est qu'on ne plaisante pas avec le silence pendant les échanges. Et cela a toujours été ainsi. Vu comme une discipline de gentlemen à ses débuts il y a cent-cinquante ans en Angleterre, le tennis se devait d'être pratiqué dans des conditions acoustiques dignes d'une bibliothèque. La tradition a perduré, même si elle est parfois mise à mal à Bercy ou à l'US Open, le public y étant bien moins discipliné qu'à Wimbledon par exemple. Cela vaut parfois quelques complaintes bien senties des joueurs, qui peuvent aussi s'agacer d'un photographe-mitrailleur au moment de servir.

D'autres disciplines individuelles, très exigeantes en termes de concentration et de précision, tels le golf ou le billard, s'accompagnent de cette mesure sonore. Sans qu'il y ait une réelle uniformité. Détail important, le tennis est aussi un sport d'oreille : le bruit de l'impact de la balle permettant d'évaluer la puissance du coup joué, voire son effet. Quand il n'est pas couvert par le cri concomitant du joueur ou de la joueuse.


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