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Pourquoi le RN se fait discret sur les retraites

Après la manifestation très suivie de mardi 31 janvier, le constat à dresser semble évident pour Le Temps :

“La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas en France”, et pourtant celle-ci semble l’apanage d’un seul bord politique. Sur le sujet, “le RN est en retrait”, observe en effet le quotidien suisse, et ce même si “la retraite précoce est un marqueur de son social-populisme”, et Marine Le Pen propose encore de maintenir l’âge légal à 62 ans.

Le RN affiche donc une sorte de “discrétion manifeste” que le journal de Genève explique de plusieurs façons.

Tout d’abord, remarque le média, “le Rassemblement national n’est pas le bienvenu dans les manifestations syndicales, la plupart de ces organisations ayant fait savoir leur hostilité à toute collaboration, voire à toute présence du parti dans les défilés”.

Voilà qui rend automatiquement la voix du parti moins audible médiatiquement, mais au-delà de la rue Le Temps remarque aussi une certaine prudence dans la bataille politique menée par le RN à l’Assemblée.

Se différencier de la gauche radicale

Pourquoi cette discrétion ? Car “le parti a choisi une stratégie de respectabilité afin d’asseoir une image de compétence et de sérieux tranchant avec la véhémence des propos et des comportements de la gauche radicale”, répond le correspondant à Paris du média helvétique.

L’homme évoque enfin une troisième raison qui explique le comportement du RN, à savoir le fait qu’“un des réservoirs de votes de Marine Le Pen pour briser son plafond de verre majoritaire se trouve dans l’électorat de la droite traditionnelle, chez Les Républicains, plus favorables au report de l’âge de la retraite”.

Mieux vaut ne pas faire trop de bruit, donc, et selon le média francophone cette stratégie à toutes ses chances de se révéler payante.

“C’est pile je gagne, face tu perds”

“Dans cette grogne sur les retraites, la stratégie du RN est faite pour sortir gagnant à tous les coups”, conclut Le Temps, qui pour appuyer ses propos cite Luc Rouban, chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences-Po, qui explique : “Si Emmanuel Macron retire son projet, ils peuvent dire que cela confirme qu’il n’était pas en phase avec la France profonde, contrairement à eux. Et s’il passe, ils peuvent pointer du doigt l’inefficacité de la gauche, des syndicats et de ces modes de contestation. C’est pile je gagne, face tu perds.”

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