Pourquoi le racisme anti-asiatique est-il sous-estimé en France ?

La communauté chinoise s'était rassemblée le 4 septembre, après la mort d'un couturier à Aubervilliers.

Mai Lam Nguyen-Conan, spécialiste des enjeux de diversité et d'interculturalité, livre des éléments d'analyse du racisme anti-asiatique.

Si le sketch de Gad Elmaleh et Kev Adams a fait polémique, il a aussi fait émerger des questionnements. Au cours de leur spectacle «Tout est possible», ils se sont mis en scène, grimant des Asiatiques et lançant des blagues considérées par beaucoup comme racistes. Plusieurs intervenants, invités par la journaliste Rokhaya Diallo, tenteront de répondre ce samedi au 104 à Paris à la question : «Asiatiques en France : éternels invisibles ?» Mai Lam Nguyen-Conan est l’une des intervenantes de ce débat. D’origine Vietnamienne, spécialiste des enjeux de diversité et d’interculturalité, elle répond à nos questions.

Vous êtes l’auteure de Français je vous ai tant aimés : L’impossible intégration ? dans lequel vous interrogez votre identité et votre relation avec la France en tant qu’Asiatique. Quelle était votre démarche ?

J’ai écrit un récit sur l’intégration, la relation avec la France du point de vue d’un Asiatique. Les Asiatiques sont souvent vus comme les meilleurs élèves de l’intégration, pourtant ils ne sont jamais vraiment intégrés. Ils sont dans un entre-deux : entre les minorités et les Français d’origine. Ça tient aussi à la culture de certains pays desquels ils sont originaires, la Chine ou le Vietnam par exemple. Lorsqu’ils arrivent en France, l’enfant apprend le français, parfois, comme moi, dans la douleur.

Je suis arrivée à 7 ans et j’ai été arrachée à ma famille : j’étais placée dans une famille d’accueil pour apprendre le français la semaine et je rentrais chez mes parents le week-end. Ça a fonctionné, toute la famille a un accent sauf moi, mais c’était un apprentissage difficile. A la maison, les parents parlaient vietnamien, et c’était le sacrifice de l’intégration. Chez beaucoup de parents asiatiques, les familles ont conservé la langue à la maison, et ça a forcé les enfants très jeunes à faire l’aller-retour (...)

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