Pourquoi les plantes invasives nourrissent les feux à Los Angeles
Ça n’a l’air de rien, comme ça. Et c’est même plutôt joli.
Quand il ne brûle pas, le rivage californien est bordé d’eucalyptus et d’herbes de la pampa qui colorent le paysage de touffes blanches ployant sous le vent. Et embaument la côte d’une douceur mentholée.
Mais “les herbes et les arbres introduits en Californie pour l’agriculture, l’aménagement paysager ou par accident sont venus y bouleverser la dynamique des incendies”, déplore le site de la revue américaine Wired.
Au bord du Pacifique, la Californie du Sud “est dominée par une végétation basse, de type maquis, appelée ‘chaparral’”.
Un paysage longtemps caractérisé “par des buissons et des broussailles, des plantes indigènes vivaces, qui conservaient de l’humidité et restaient vertes la majeure partie de l’année”, décrit Wired.
Autrefois, les incendies étaient rares et ne se propageaient pas loin, car les espaces entre les plantes faisaient office de coupe-feu naturels.
Sauf qu’au XVIIIe siècle, l’introduction par les colons européens de graminées non-indigènes a fondamentalement modifié cet équilibre.
D’abord, dans un milieu caractérisé par “la présence de bétail au pâturage, qui piétine lourdement le sol, et la survenue régulière d’incendies”, ces graminées ont développé “une forte résilience aux perturbations”, expose le site américain.
Puis, elles ont supplanté les espèces indigènes et comblé les “trous” dans les zones arbustives, créant un tapis continu de matériaux inflammables, en particulier le long des zones altérées comme les routes, fréquents points de départ des incendies.
“Contrairement aux indigènes,
vivaces, ces plantes exotiques
sont des annuelles.
Elles meurent chaque année
puis repoussent grâce aux
graines qu’elles ont semées.
Du fait de ce cycle de vie court,
apparaît à la fin du printemps
une couche dense de
végétation morte et sèche.”
Le site américain “Wired”
“Si des étincelles et quelques braises se déposent sur un buisson de plantes introduites, c’est l’explosion : tout ce qu’il a autour va s’enflammer comme une nappe d’essence”, explique Carla D’Antonio, enseignante à l’université de Californie à Santa Barbara, active dans la recherche participative sur les plantes.