Pourquoi les Phryges des paralympiques arborent-elles un drapeau néerlandais plutôt que français ?
On ne reviendra pas sur les débuts difficiles de Phryge, la mascotte des Jeux olympiques de Paris. Lors de sa présentation, elle avait été moquée, comparée à un clitoris, avant d’être adoptée par le public à la faveur de l’engouement suscité par l’événement.
Non, ce qui perturbe le quotidien néerlandais NRC, c’est la version paralympique de Phryge, celle avec une prothèse de jambe. Pourquoi arbore-t-elle, “un drapeau néerlandais, rouge-blanc-bleu ?” interroge le journal, qui s’est donné pour mission d’“éclaircir le mystère”.
Sur la trace du réseau hollandais
“Un drapeau néerlandais ? Mince, vous avez raison !” La journaliste Angela Dekker commence son enquête auprès d’un vendeur de souvenirs qui est forcé de l’admettre : les trois bandes à côté de l’œil gauche de Phryges version paralympique ne sont pas bleu-blanc-rouge, mais dans l’ordre opposé. “Ça doit être une erreur de l’usine chinoise”, conclut-il.
Eh non ! “Les Phryges, inspirées du bonnet phrygien de Marianne et symbole des idéaux de liberté de la Révolution française, sont fabriqués en France”, objecte le journal, qui en a obtenu la confirmation auprès du directeur de l’usine Doudou et Compagnie – du moins pour ce qui concerne les peluches les plus chères, vendues à grand renfort d’étiquetages “Fabriqué en France”. Différents médias ont rapporté que l’essentiel de la production est réalisée en Chine.
“Pourquoi un drapeau hollandais ? J’ai aussi pensé que c’était une erreur”, reconnaît le même directeur. Mais n’étant responsable que de l’exécution, il renvoie la reporter vers le comité olympique français.
Une erreur ? Le directeur du design de Paris 2024, Joachim Roncin, lui répond par un e-mail “expéditif” que les yeux de Phryge sont “inspirés des cocardes à deux rubans” – si on les tourne vers la gauche, le bleu est au-dessus, si on les tourne vers la droite, c’est le rouge. Il joint un dessin et conclut : “Voilà, mystère résolu. Bonne journée.”
Un peu décevant pour ceux qui commençaient à croire à une mystérieuse énigme hollandaise.
[...] Lire la suite sur Courrier international