Pourquoi Paris a-t-elle une heure de décalage avec Londres, mais pas avec Berlin ?

Il est vrai que par rapport au gigantisme du territoire des États-Unis, traversé par quatre fuseaux horaires, l’Europe a l’air d’un petit continent où toutes les villes sont à portée les unes des autres. Pourtant, il est une anomalie que nous avons tous acceptée, mais qui ne fait guère de sens en théorie : pourquoi y a-t-il une heure de moins à Londres, en Angleterre, par rapport à Paris, alors que les villes sont situées quasiment à la même longitude ? Et pourquoi, en revanche, n’y a-t-il aucun décalage horaire entre Paris et Berlin, ville située bien plus à l’est de la capitale française ? La réponse est d’origine non pas géographique, mais historique.

Les fuseaux horaires prennent la forme que l’on connaît actuellement au cours du congrès de Rome de 1883, puis de la conférence internationale de Washington d’octobre 1884, durant laquelle le méridien zéro de référence est établi à la longitude de l’Observatoire royal de Greenwich, dans la banlieue de Londres. La carte du monde fut à l’époque séparée en 24 fuseaux horaires réguliers en s’appuyant sur les longitudes des planisphères terrestres. La France, qui espérait au cours de cette conférence faire adopter comme méridien zéro le méridien de l’Observatoire de Paris, traîna des pieds pour adhérer au temps universel (TU) basé sur le Greenwich Meridian Time (heure GMT), puisqu’il fallut attendre 1911 pour que la mesure soit votée. Dans ce schéma, Paris se retrouvait sur le même méridien que Londres, avec une heure de retard par (...)

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