Pourquoi le niveau d'orthographe baisse-t-il autant en France ?

Selon la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), service statistique du ministère de l’Éducation nationale, les filles ont fait moins de fautes que les garçons à la dictée d’évaluation de CM2 en 2021 : les premières ont commis 17,7 erreurs en moyenne contre 21,1 pour les seconds.   - Credit:BearFotos/Shutterstock
Selon la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), service statistique du ministère de l’Éducation nationale, les filles ont fait moins de fautes que les garçons à la dictée d’évaluation de CM2 en 2021 : les premières ont commis 17,7 erreurs en moyenne contre 21,1 pour les seconds. - Credit:BearFotos/Shutterstock

Les fautes des autres, disait André Gide, « sont toujours réjouissantes », sans doute parce qu'elles montrent qu'on n'est pas seul à en faire. Ainsi se délectera-t-on de relire ce tweet de 2015 – resté dans les annales – dans lequel Bernard Pivot, célèbre journaliste et père du championnat d'orthographe des Dicos d'or, oubliait de mettre un « t » à « sont », et de savoir que même l'Académie française peut se tromper et mettre un accent grave au « a » de l'auxiliaire avoir.

Car des accrocs à l'orthographe, nous en faisons tous. Et beaucoup ! La faute aux milliers d'e-mails, de SMS et de messages échangés quotidiennement sur les réseaux sociaux, explique Christophe Benzitoun, maître de conférences en linguistique française à l'université de Lorraine et membre du collectif Les Linguistes atterrées. « Nous sommes, quoi qu'on en dise, dans une société de l'écrit. Nous n'avons jamais autant écrit qu'aujourd'hui. Et nous ne l'avons jamais fait à une aussi grande échelle et aussi librement, c'est-à-dire sans relecture, instantanéité oblige », observe le spécialiste.

À LIRE AUSSI Bienheureux ceux qui maîtrisent le français ! Mais il précise : les lettres envoyées par les poilus pendant la Première Guerre mondiale étaient elles aussi bourrées de fautes d'orthographe. Il n'empêche, 76 % des employeurs, en France, sont confrontés tous les jours aux lacunes en orthographe et en expression de leurs équipes. Et 93 % d'entre eux considèrent cela comme un problème, révélait [...] Lire la suite