Pourquoi le niveau d'orthographe baisse-t-il autant en France ?
Les fautes des autres, disait André Gide, « sont toujours réjouissantes », sans doute parce qu'elles montrent qu'on n'est pas seul à en faire. Ainsi se délectera-t-on de relire ce tweet de 2015 – resté dans les annales – dans lequel Bernard Pivot, célèbre journaliste et père du championnat d'orthographe des Dicos d'or, oubliait de mettre un « t » à « sont », et de savoir que même l'Académie française peut se tromper et mettre un accent grave au « a » de l'auxiliaire avoir.
Car des accrocs à l'orthographe, nous en faisons tous. Et beaucoup ! La faute aux milliers d'e-mails, de SMS et de messages échangés quotidiennement sur les réseaux sociaux, explique Christophe Benzitoun, maître de conférences en linguistique française à l'université de Lorraine et membre du collectif Les Linguistes atterrées. « Nous sommes, quoi qu'on en dise, dans une société de l'écrit. Nous n'avons jamais autant écrit qu'aujourd'hui. Et nous ne l'avons jamais fait à une aussi grande échelle et aussi librement, c'est-à-dire sans relecture, instantanéité oblige », observe le spécialiste.
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