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Pourquoi l’Egypte a-t-elle besoin de deux Mistral ?

L’affaire n’a pas traîné. Le Parlement est encore en train d’examiner le texte permettant d’annuler définitivement la livraison à la Russie des deux Mistral que déjà l’Elysée annonce avoir trouvé un nouvel acquéreur : l’Egypte. L’intérêt du Caire pour ces porte-hélicoptères était connu depuis cet été, mais les discussions achoppaient sur le prix. D’après l’entourage du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le montant de la vente avoisinerait les 950 millions d’euros, soit la somme remboursée par Paris à la Russie.

A quoi serviront-ils en Egypte ?

Tout en retirant une belle épine du pied du gouvernement français, l’Egypte poursuit la modernisation de sa marine, déjà entamée avec l’achat en janvier de deux frégates multimissions. «Il n’y a pas eu d’investissement massif dans la marine depuis dix ou quinze ans», relève Tewfik Aclimandos, professeur à l’université française d’Egypte. Or la situation s’est passablement dégradée dans la région. «L’Egypte est confrontée à de nouveaux défis sécuritaires qui demandent une capacité de projection ou de surveillance», poursuit Aclimandos, citant la Libye, le Sinaï, mais aussi le canal de Suez et le golfe d’Aden. «Avec ces navires, l’armée égyptienne disposera d’une base aérienne flottante», ajoute Alain Coldefy, directeur de la revue Défense nationale.

L’Egypte avait-elle besoin de ces navires ?

Tewfik Aclimandos est affirmatif : «A priori, oui. L’Egypte n’est pas riche, elle n’achète pas des joujoux pour faire plaisir.» Pour intervenir en Libye, pays frontalier qui se déchire, les Mistral pourraient aussi être un atout. Le Caire pourra compter sur le soutien financier de riches Etats pétroliers de la région. Mais les besoins de sa marine ne se limitent pas à des bâtiments. Il faut aussi des équipages qualifiés. Un volet formation doit figurer dans le contrat. Il faudra du temps, en plus des millions.

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