Pourquoi l’Arabie saoudite investit massivement dans le gaming
Le 3 juillet s’est ouvert l’Esports World Cup, une gigantesque compétition sportive de jeux vidéo qui durera jusqu’au 25 août et cherche à s’imposer comme la Coupe du monde de cette discipline en plein essor. Plus de 1 500 joueurs regroupés dans 500 équipes doivent s’affronter sur plus de 20 jeux parmi les plus populaires comme Dota 2, League of Legends ou Counter-Strike.
Mais la particularité de cet événement, c’est qu’il est organisé par Riyad, la capitale de l’Arabie saoudite. Le royaume a même obtenu, le 23 juillet, l’organisation de la première édition des Jeux olymiques d’e-sport qui aura lieu en 2025 et en assurera la tenue jusqu’en 2037.
Cela peut paraître surprenant mais, en réalité, la tenue de ces grands barnums s’inscrivent dans une stratégie à portée politique.
L’Esports World Cup “est la concrétisation de l’un des piliers de la stratégie nationale pour les jeux et les sports électroniques lancée par le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane”, s’enorgueillit le quotidien panarabe pro-saoudien Asharq Al-Awsat. “MBS”, l’homme fort du royaume, lui-même passionné de jeux vidéo, est décrit comme le “parrain” et la “source d’inspiration” de l’événement.
“L’incarnation même de la génération Z”
Pour lui, l’e-sport est, tout comme le sport et le divertissement, un outil de diversification. Faire de l’Arabie saoudite une place forte mondiale de l’e-sport, poursuit Asharq Al-Awsat, s’inscrit dans sa volonté de “renforcer le tourisme, de diversifier son économie [portée par le pétrole] et de développer les secteurs d’avenir, conformément à Vision 2030”, l’ambitieux programme de développement du royaume porté par le prince héritier.
Et l’Arabie saoudite y met les moyens. La dotation globale de l’Esports World Cup, qui s’élève à plus de 55 millions d’euros, est la plus importante de l’histoire de la discipline.
Il y a autre chose à prendre en compte. Comme le souligne le site Amwaj, la population de l’Arabie saoudite “est l’incarnation même de la génération Z”. Environ 70 % des Saoudiens ont moins de 35 ans : “Ils sont nés et ont grandi avec Internet, les réseaux sociaux et les jeux sur console.” Près de sept Saoudiens sur dix affirment jouer à des jeux vidéo chaque semaine.
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