Pourquoi l’accord avec le Mercosur est très largement rejeté en France
ECONOMIE - Les agriculteurs s’apprêtent à repartir en guerre contre lui. Michel Barnier se rend à Bruxelles ce mercredi 13 novembre pour exhorter la Commission européenne de ne pas le signer. L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur est de retour dans les discussions et ses défenseurs espèrent des avancées lors du sommet du G20 organisé au Brésil les 18 et 19 novembre.
À l’Assemblée, ce texte du RN sur le Mercorsur a été jugé irrecevable, voici pourquoi
En gestation depuis plus de deux décennies, signé en 2019 mais jamais ratifié depuis, ce texte est vu par beaucoup en France comme une menace existentielle pour nos agriculteurs. Au point que 600 personnalités politiques de tous horizons ont écrit à Ursula von der Leyen pour qu’elle ne signe pas cet accord avec les responsables des pays d’Amérique latine. « Notre position est une opposition absolue vis-à-vis d’un traité qui n’est pas acceptable. L’agriculture n’est pas une valeur d’ajustement commercial », a répété ce mercredi la porte-parole du gouvernement en rendant compte du conseil des ministres.
La vidéo présente en tête d’article développe les raisons de l’opposition massive que cet accord suscite en France. Réalisée au printemps, quand la colère agricole n’était pas encore redescendue, elle rappelle notamment la diminution envisagée de 90 % des droits de douane entre les deux zones. Objectif : que les pays sud-américains écoulent vers l’Europe (et son marché de 450 millions de consommateurs) de la viande, du sucre, du riz, du miel, du soja… En face, l’UE exporterait ses voitures, ses machines, ses produits pharmaceutiques auprès de 330 millions d’acheteurs… D’où le fréquent surnom d’accord « viande contre voitures ».
Mais pour les détracteurs de l’accord, celui-ci pourrait entraîner une compétition déloyale, mettant en péril la viabilité économique des productions européennes. Le prix initial des produits sud-américains, plus bas, met en lumière les normes sociales et environnementales divergentes entre les deux régions. Les différences dans l’utilisation des pesticides entre l’Europe et l’Amérique du Sud, ou encore l’usage de protéines animales en sont un symbole. « L’Europe ne doit pas être une passoire et elle ne peut pas importer des produits qui ne respectent aucun de nos standards », a redit Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, ce mercredi sur France inter.
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