Pourquoi les jeunes Allemands quittent-ils massivement leur pays ?

Selon l’Office fédéral de la statistique et l’Institut fédéral de recherche sur la population, chaque année, 210 000 Allemands entre 20 et 40 ans quittent leur pays. Les trois quarts sont des diplômés du supérieur. À Düsseldorf, le Handelsblatt s’est demandé ce qui les poussait à s’expatrier et ce que l’Allemagne, en proie à une importante pénurie de main-d’œuvre qualifiée, pouvait faire pour remédier à cette situation.

Le quotidien économique a identifié cinq motivations.

Plus d’argent

“Raison 1 : un niveau de vie plus élevé”, note-t-il, alors que les jeunes Allemands partent principalement dans les pays limitrophes, ainsi qu’au Royaume-Uni et aux États-Unis. Les salaires n’y sont pas nécessairement plus élevés, même si les expats gagnent en moyenne 1 300 euros net de plus, mais les charges et les impôts sont souvent moins élevés. Les entreprises allemandes peuvent – et certaines le font – compenser cette situation en offrant des primes et autres avantages financiers. Par ailleurs, des réductions d’impôts sont en discussion pour les travailleurs qualifiés étrangers. Si les jeunes travailleurs qualifiés allemands en bénéficiaient aussi, cela les motiverait peut-être à rester.

Plus de possibilités

“Raison 2 : l’évolution de carrière”. Au fond, les jeunes vont vers les postes les plus intéressants et les plus épanouissants sans se sentir contraints par la géographie. Katalin Schreiber (nom d’emprunt) a 27 ans et travaille pour une institution européenne établie au Luxembourg. “Ce travail était mon rêve absolu, j’aurais déménagé à Honolulu pour cela”, affirme-t-elle aujourd’hui.

“Raison 3 : avoir une expérience internationale”. Cela explique que 130 000 Allemands étudient à l’étranger, “un nombre qui a presque doublé depuis 2000”. Mais il n’est pas toujours facile de rester travailler dans le pays où on a obtenu son diplôme. Les restrictions imposées aux étudiants étrangers par les Pays-Bas et la difficulté à obtenir une carte verte aux États-Unis, surtout si Donald Trump est réélu, pourraient avoir raison des envies d’expatriation de nombreux jeunes. Pour Thomas Liebig, spécialistes des migrations pour l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Allemagne devrait renforcer ses instituts culturels à l’étranger afin d’accroître son rayonnement et son attractivité. Pourtant, “c’est le contraire qui se produit actuellement. L’Institut Goethe, qui exploite des sites dans le monde entier pour des activités culturelles à l’étranger, a dû économiser 17 millions d’euros l’année dernière, et ferme donc ses sites en France et en Italie, entre autres”, explique le quotidien économique.

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