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Pourquoi Gérald Darmanin reçoit Johanna Rolland, la maire de Nantes

Pourquoi Gérald Darmanin reçoit-il Johanna Rolland ce mardi à Beauvau ?
AFP Pourquoi Gérald Darmanin reçoit-il Johanna Rolland ce mardi à Beauvau ?

À Nantes, plusieurs faits divers ont fait la Une de l’actualité ces derniers jours. Des renforts de police ont été envoyés sur place par le ministre de l’Intérieur.

INSÉCURITÉ - C’est une rencontre « en urgence », selon les mots de Johanna Rolland. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin doit recevoir la maire socialiste de Nantes à Beauvau, ce mardi 4 octobre, pour tenter de trouver une issue aux problèmes d’insécurité auxquels la ville doit faire face, et qui font les gros titres de la presse ces dernières semaines.

Le débat sur la sécurité dans la cité des Ducs de Bretagne a été lancé il y a dix jours, après le viol d’une femme de 40 ans en centre-ville, près des célèbres Machines de l’île. Elle a raconté qu’elle se rendait chez une amie, un peu avant 6 heures du matin le samedi 24 septembre, lorsqu’elle a été agressée par deux hommes à qui elle demandait un briquet pour allumer sa cigarette.

Âgés de 17 et 27 ans, les deux suspects ont été placés en détention provisoire. Une enquête « pour viol et agression sexuelle commis avec plusieurs circonstances aggravantes » a été ouverte, selon le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul.

Quelques jours plus tard, le 28 septembre, un jeune homme de 17 ans a été hospitalisé dans un état grave après avoir été blessé par arme à feu dans le quartier des Dervallières, dans l’ouest de la ville. Selon Ouest France, les balles ont été tirées par le passager arrière d’un scooter, en plein après-midi.

Le lendemain, le 29 septembre, le corps partiellement calciné d’un jeune garçon a été découvert par un promeneur dans un parc de Saint-Herblain, en périphérie de la ville. Une enquête a été ouverte pour assassinat.

La délinquance baisse, mais le trafic de stupéfiants grimpe

Depuis le début de l’année, 39 « usages d’armes à feux » ont été recensés par les forces de l’ordre dans l’agglomération nantaise, d’après le procureur de la République. « On peut imaginer qu’il y a une majorité de ces épisodes qui sont liés au trafic de produits stupéfiants, mais on ne peut pas non plus le certifier en attendant la suite des investigations », a-t-il ajouté. La semaine précédant les coups de feu aux Dervallières, une importante opération de police avait eu lieu dans le quartier pour retrouver une « arme longue » dans un immeuble « connu pour abriter un point de deal particulièrement lucratif » selon Ouest France.

Les chiffres de la délinquance sont pourtant en baisse à Nantes. Entre 2019 et 2022, la délinquance générale sur la voie publique a diminué de 9,3 %, tout comme les « atteintes à la tranquillité publique » (coups et blessures, menaces, destructions, dégradations), en baisse de 6,2 %. Le trafic de stupéfiants, en revanche, a explosé de 17 %, selon les chiffres de la préfecture de Loire-Atlantique.

« Le sujet, c’est le trafic de stupéfiants. Si on ne le dit pas clairement, alors on ne réussira pas à résoudre tous ces problèmes », confirmait la semaine dernière la maire de Nantes sur le plateau de France 3. C’est elle qui a « personnellement » appelé Gérald Darmanin après les tirs aux Dervallières. Tous deux ont convenu que Johanna Rolland profiterait de sa venue à Paris, comme un mardi sur deux, en tant que présidente de l’association France urbaine, pour rencontrer le ministre à Beauvau, précise la mairie au HuffPost.

Des efforts ont déjà été concédés pour renforcer les effectifs de police à Nantes. Selon la préfecture, 70 policiers nationaux s’y sont installés depuis dix-huit mois dans le cadre d’un Contrat de sécurité intégrée signé avec Gérald Darmanin au printemps 2021. 40 policiers municipaux ont aussi été recrutés depuis 2021, ainsi que 26 policiers métropolitains des transports en commun, nous indique la mairie. Des CRS et des agents de la CRS 8, une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, ont également été envoyés en renfort dès mardi, après qu’un policier a été gravement blessé par un scooter après un refus d’obtempérer.

De nouveaux moyens demandés

Mais Johanna Rolland souhaite aller plus loin, « en matière de police mais aussi en matière de justice ». Elle entend demander « une unité de force mobile permanente » de 80 agents ainsi qu’une « présence policière continue de 18 heures à 6 heures du matin dans l’hyper centre-ville » de Nantes.

« Je ne veux pas faire croire aux Nantaises et aux Nantais (...) que la police municipale peut démanteler le trafic d’héroïne, de cocaïne, des armes de grand calibre. C’est un trafic européen. L’État doit prendre des mesures, le ministre de l’Intérieur le sait, il me l’a dit au téléphone », a indiqué la maire sur le plateau de France 3. Si la situation est « grave, et pas seulement préoccupante », elle touche selon elle « toutes les grandes villes de l’ouest » de la France.

Elle inquiète en tout cas une partie des Nantais. Un millier d’entre eux se sont rassemblés le 1er octobre à l’appel de l’association « Sécurité nocturne Nantes », créée en 2019 par des travailleurs de la nuit, pour en finir avec « le déni » sur la question de la sécurité dans la ville. Des conseillers municipaux de l’opposition y ont participé, comme les Républicains Foulques Chombart de Lauwe et Julien Bainvel.

L’équipe municipale appelle de son côté à ne pas céder à « l’hystérie » sur ce sujet, largement commenté dans les médias nationaux. « Nantes n’est pas un coupe-gorge ! », insiste l’adjoint chargé de la sécurité, Pascal Bolo, interrogé par La Croix. La maire fait quant à elle valoir le nombre de touristes passés par Nantes cet été, 600 000, ainsi que le nombre de nouveaux commerces installés dans sa ville en 18 mois : 500.

VIDÉO - Nantes : les commerçants dans la rue pour dénoncer l'insécurité

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