Pourquoi la fusée japonaise H-III, l'Ariane 6 japonaise, s’est autodétruite en plein vol ?
L’adage Space is Hard a encore frappé. La fusée H-III (ou H3), développée par l’Agence spatiale japonaise (Jaxa) avec l’aide du constructeur Mitsubishi Heavy Industries, a échoué lors de son vol inaugural cette nuit.
Le lanceur a décollé depuis le Tanegashima Space Center à 2 h 37, heure française. Le premier étage, à propulsion à base d’hydrogène et d’oxygène liquides, accompagné de ses boosters latéraux à poudre, a fonctionné correctement jusqu’à la séparation. Le problème est venu du second étage. Le moteur ne s’est jamais allumé. Par mesure de sécurité, les équipes de lancement ont décidé d’enclencher le système d’autodestruction du lanceur (Flight Termination System – FTS). L’envoi de la commande d’exécution du FTS a été confirmée avant que le Live du lancement ne s’achève.
Extrait du Live du décollage. © Jaxa
L’échec de ce vol a conduit à la perte du satellite d’imagerie terrestre en haute résolution Alos-3. La campagne de tir s’était pourtant apparemment bien déroulée. Les tests moteurs sur le pas de tir étaient concluants. Outre les reports liés à la météo, le vol avait été une première fois reporté à la dernière seconde à la suite d'un souci d’alimentation électrique des moteurs du premier étage du lanceur. Une nouvelle tentative de vol devra attendre plusieurs mois, le temps que l’investigation sur les origines de la défaillance du moteur du second étage soit terminée.
Du haut de ses 63 mètres, la H-III peut livrer jusqu’à 6 500 kilos de charge utile en orbite géostationnaire. Il y a plusieurs versions du lanceur pour le rendre plus adaptable à la masse de ses passagers. H-III remplacera la fusée H-II, qui vole depuis 2001, devenue trop obsolète. La Jaxa a fait le design de façon à rendre le lanceur moins dépendant de composants étrangers. Par exemple, les boosters à poudre provenaient des États-Unis. La H-II fera son dernier vol en 2024.