Pourquoi François Bayrou pourrait être le gagnant surprise du discours de Michel Barnier

François Bayrou espère prendre la tête de la nouvelle structure créée après fusion.
DIMITAR DILKOFF / AFP François Bayrou espère prendre la tête de la nouvelle structure créée après fusion.

POLITIQUE - L’annonce est passée un peu inaperçue. Mardi 1er octobre, au milieu d’un discours de politique générale sans éclat, Michel Barnier a glissé un petit message sur la nécessité de « dépenser mieux » l’argent public, plutôt que de « dépenser plus ». Il a alors proposé de fusionner France Stratégie et le Haut-Commissariat au plan, ceci dans un objectif de « conserver une vraie capacité de prospective ». En clair, faire des économies. Cette mutualisation affichée fait au moins un heureux : François Bayrou.

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Le maire de Pau est à la tête du Haut-Commissariat au Plan depuis 2020. Cette instance créée ad hoc suscite régulièrement les moqueries pour son absence de transparence et son manque d’efficacité. Les Écologistes l’avaient même qualifiée de « coquille vide ». Officiellement chargé « d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’État », ce Haut-Commissariat pourrait donc, avec sa dizaine de collaborateurs, se fondre dans France Stratégie, et ses 100 salariés.

Y a-t-il un risque d’être avalé et mangé tout cru par plus gros que soi ? François Bayrou n’est pas inquiet. Selon Le Point, celui qui se serait bien vu Premier ministre à la place de Michel Barnier s’est vu offrir « un superbe lot de consolation » : il supervisera la nouvelle structure créée par la fusion. « Tout cela va être regroupé dans un Haut-Commissariat au plan, à la prospective et à la stratégie. C’est exactement la réalisation de son rêve. Il a toujours plaidé pour cela », rapporte un proche du fondateur du MoDem interrogé par l’hebdomadaire.

Bayrou salue une « fusion »

« C’est une fusion et non une suppression, se réjouit le principal intéressé dans Libération. Mon rôle est inchangé, peut-être même ma responsabilité sera-t-elle naturellement engagée en fonction de la nouvelle organisation ». Cette évolution, drapée derrière de louables intentions de réaliser des économies, intervient en fait après la publication d’un rapport du sénateur RN Christopher Szczurek le 18 septembre, qui pointait le bilan mitigé du Haut-Commissariat, quatre ans après sa création. Le parlementaire parlait d’une instance qui avance « sans boussole » et raillait « une forte personnalisation de la fonction de Haut commissaire, qui semble peu compatible avec le bon accomplissement de sa mission ».

Quant à France Stratégies, sous l’aile du Premier ministre, son budget de 15 millions d’euros lui offre une importante force d’actions et de propositions. Cette administration avait été créée sous François Hollande en 2013 pour évaluer les politiques publiques et participer « aux grandes orientations du pays ». La fusion évoquée par Michel Barnier doit encore être confirmée en conseil des ministres.

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