Pourquoi les filles qui souffrent de TDAH doivent faire du sport ?

Il vaut mieux commencer le sport dès le plus jeune âge

Selon une étude québécoise, le sport réduit les symptômes du trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité chez les filles. Ce lien n’a, en revanche, pas été établi pour les garçons.

Le sport, c’est bon pour la santé mais aussi pour l’attention. Selon une étude canadienne publiée dans Preventative Medicine, les filles qui participent activement aux activités sportives proposées à l’école montrent une amélioration de leur comportement au début de l’adolescence. “Celles qui pratiquent des sports parascolaires entre 6 et 10 ans présentent moins de symptômes de trouble de déficit de l'attention / hyperactivité (TDAH) à 12 ans, comparativement aux filles qui en font rarement”, précise Linda Pagani, professeure à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal avant de revenir sur les prémices de cette étude.

“Le sport est particulièrement bénéfique s’il commence dans la petite enfance. Et donc, comme l’utilisation de la concentration et des compétences interpersonnelles sont des composantes essentielles du sport, dans notre étude, nous avons entrepris d’examiner si cela entraînerait une réduction des symptômes du TDAH à long terme”.

Pour parvenir à ces résultats, Linda Pagani et son équipe ont examiné les dossiers de 991 filles et 1006 garçons nés en 1997 et 1998 et souffrant de TDAH, dans le cadre de l’Etude longitudinale québécoise sur le développement de l’enfant coordonnée par l’Institut de la statistique du Québec. L’enjeu ? Savoir si le comportement des enfants qui avaient pratiqué une activité sportive entre 6 et 10 ans avait évolué à l’âge de 12 ans par rapport à leurs camarades.

Les garçons traités plus rapidement

"Les activités sportives dans la petite enfance peuvent aider les filles à développer des compétences sociales essentielles qui seront utiles plus tard et joueront finalement un rôle clé dans leur réussite personnelle, financière et économique”, a conclu l’auteure.

Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, ces conclusions ne semblent pas valables pour les garçons, comme l’explique l’auteure de l’étude. “Les garçons ne semblent tirer aucun avantage comportemental d’une implication soutenue dans le sport au milieu de l’enfance.” Comment expliquer que le sport ne leur soit pas aussi bénéfique ? Pour Linda Pagani, la réponse est claire : “Dans l’enfance, les garçons atteints de TDAH sont plus impulsifs et plus motivés que les filles. Par conséquent, les garçons sont plus susceptibles de recevoir des médicaments pour leur TDAH. Un diagnostic et un traitement administrés plus rapidement chez les garçons au milieu de l’enfance pourraient diminuer les avantages détectables du sport”. Cela ne veut donc pas dire qu’il n’y en a pas. “Ils sont juste plus difficiles à démêler”.

Ce contenu peut également vous intéresser :